Dans un univers lointain, si éloigné que même les instruments les plus avancés de notre civilisation ne pourraient jamais en saisir l'existence, régnait une étoile majestueuse, rayonnant avec une splendeur inégalée. Ce n'était pas une simple étoile, mais un soleil colossal, mille fois plus vaste que notre propre astre solaire, animé d'une puissance si écrasante qu'il semblait capable de déformer la réalité elle-même.
Cette étoile colossale, âgée de plusieurs millénaires, illuminait les confins de l'univers d'une lueur si intense qu'elle était presque aveuglante. Pourtant, derrière cette splendeur apparente, une instabilité croissante le rongeait de l'intérieur. Le jour vint où cette instabilité atteignit un point critique. Des éruptions solaires éclatèrent dans toutes les directions, projetant des radiations d'une intensité inimaginable, bien au-delà de tout ce que l'humanité a jamais connu.
L'astre trembla, comme si une force irrésistible tentait de le disloquer. Ses entrailles en fusion éclatèrent dans une vague noire de violence inouïe, déchirant les dimensions autour de lui. Puis, dans une contraction brutale, le soleil se referma sur lui-même, altérant la structure de l'espace et du temps à la manière d'un trou noir en formation.
Mais au cœur de ce cataclysme, il n'y avait pas de singularité vorace prête à tout dévorer. À la place, émergea quelque chose d'infiniment plus mystérieux : un œuf. Un œuf cristallin, d'une transparence parfaite, scintillant de reflets multicolores, aussi somptueux qu'une merveille cosmique. Bien qu'il fût aussi grand qu'un stade de football, il paraissait minuscule face à l'immensité du soleil.
À l'intérieur de ce joyau cosmique, une silhouette se dessinait, floue mais profondément intrigante comme la promesse d'une existence capable d'éclipser les étoiles elles-mêmes. Le vide stellaire devint silencieux, et l'univers sembla retenir son souffle, attendant l'éclosion de ce mystère cosmique.
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An 0.
Des planètes s'étaient éteintes et reformées, donnant naissance à de nouveaux mondes tandis que d'autres disparaissaient dans des bouleversements naturels. Des systèmes entiers étaient nés et avaient péri, témoins silencieux de l'écoulement du temps. Dans ce cycle ininterrompu de création et de destruction, des étoiles avaient explosé en supernovas, tandis que d'autres continuaient de projeter une lueur distante et mystérieuse. C'est dans ce contexte de transformations et de renaissances que l'univers préparait l'éclosion du dragonnet. Dix milliards d'années s'étaient écoulés depuis l'apparition de l'œuf et un craquement subtil rompit le silence sidéral. Le cristal qui l'enveloppait commença à se fissurer, dévoilant progressivement une forme délicate, recouverte de fines écailles, révélant une silhouette gracile et mystérieuse. Sa taille, comparable à celle d'un immeuble, n'enlevait rien à l'aura de renouveau qu'incarnait ce jeune bébé dragon, venant de naître, symbole d'une nouvelle ère.
Le jeune dragon dérivait dans l'immensité du vide spatial avec une maladresse touchante, ses ailes cristallines battant avec une légèreté presque éthérée, tandis qu'il essayait de se maintenir dans l'espace, encore en train d'apprendre à maîtriser son corps. Les écailles de son corps, d'un bleu profond constellé de reflets prismatiques, scintillaient à chaque mouvement, absorbant l'énergie environnante et la lumière des étoiles pour la métamorphoser en une énergie nouvelle. Cette énergie mystérieuse et insondable soutenait la croissance du dragonnet, incarnant une force créatrice inédite et incomparable dans l'univers. Cette énergie n'était rien d'autre que la magie.
Les ailes du jeune dragon, encore en développement, étaient un spectacle en soi. Leurs membranes translucides, teintées de nuances arc-en-ciel rappelant les aurores boréales, vibraient doucement à chaque battement, créant une aura mystique autour de la créature. Ses yeux, d'un violet profond, brillaient d'une curiosité insatiable, parcourant les alentours immédiats avec émerveillement. De petites cornes légèrement torsadées émergeaient de son crâne, tandis que sa queue sinueuse se terminait par une fronde délicate, qu'il essayait d'utiliser maladroitement pour se stabiliser dans l'immensité du vide.
Autour de lui, l'obscurité régnait. Le soleil s'étant effondré, il n'y avait plus de source de lumière proche, à l'exception des étoiles lointaines, trop éloignées pour véritablement éclairer. Le dragonnet était la seule véritable lueur dans ce vide oppressant, son corps brillant doucement dans les ténèbres, projetant des reflets irisés autour de lui. Malgré sa curiosité naissante, une peur profonde l'empêchait de bouger de sa position initiale. Ce vide infini, parsemé de mystères insondables, représentait pour lui une source d'effroi. En tant que nouveau-né, il trouvait l'inconnu terrifiant, et il n'osait pas s'aventurer au-delà de cet espace restreint qu'il considérait comme sûr.
Les fragments de sa coquille se dispersaient dans le vide interstellaire, laissant derrière eux des milliers de petits éclats multicolores qui flottaient dans l'obscurité infinie, témoignant de ce commencement grandiose. Ces éclats, tels des reliques d'une naissance miraculeuse, formaient une constellation éphémère autour du dragonnet, ajoutant à la majesté silencieuse de ce moment unique.
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An 435.
Les années s'écoulèrent avec une lenteur cruelle, marquant chaque instant d'une profonde solitude. Le dragon, maintenant adulte, restait emprisonné dans une tristesse insondable, une angoisse perpétuelle qui pesait sur lui comme un fardeau immuable. Son existence semblait s'étirer dans un désert infini de solitude, où le concept même du temps perdait toute signification. Il possédait une puissance sans commune mesure, une force capable de façonner les étoiles et de plier l'univers à sa volonté. Bien qu'il ait la capacité de créer ce qu'il désirait, de concrétiser les rêves les plus fous, cette infinité de possibilités lui paraissait vide, fade, et douloureusement dénuée de sens.
Il avait tout essayé. Il avait exploré chaque recoin de son pouvoir, parcouru chaque parcelle de l'univers à la recherche de quelque chose qui pourrait combler le vide abyssal en lui. Mais rien ne semblait suffisant. Créer la vie véritable, une vie capable de prospérer et d'évoluer, c'était là son véritable désir, et cela lui échappait. À maintes reprises, il tenta de donner naissance à des êtres qui pourraient partager son existence, mais chaque essai se soldait par un échec. Le vide interstellaire était trop hostile, et tout ce qu'il créait se dissipait, s'évanouissant dans l'immensité glacée de l'espace.
La solitude était devenue une douleur silencieuse, une érosion lente qui sapait chaque jour un peu plus son âme. Ne restait qu'une ombre de ce qu'il était, et c'est alors qu'il décida de se donner un nom : Norran. Ce simple mot était comme un acte de défi face au néant, une affirmation de son existence. Il était plus que la somme de ses créations ; il était le créateur, et il aspirait désormais à transcender sa solitude.
Déterminé à briser le cycle d'une existence vide et morne, Norran invoqua tout son pouvoir. Prenant une profonde inspiration, il ferma les yeux et concentra son énergie, mobilisant chaque fragment de connaissance accumulé au fil des siècles de solitude. Un seul désir résonnait en lui, une unique requête : mettre fin à cette éternité de vide et de silence. Une lumière éclatante jaillit de son être, repoussant les ténèbres comme l'aube écarte la nuit. Mais cette lumière était différente de tout ce qu'il avait créé jusque-là. Elle était pure, chaude, imprégnée d'une intention évidente : donner la vie.
Lorsque la lumière s'estompa, Norran n'était plus là. En lieu et place, sept œufs flottaient dans le vide. Ces œufs étaient plus que de simples créations : ils étaient une extension de lui. Chaque fragment de son être, de ses désirs, de ses peurs, et de ses ambitions s'était divisé pour donner naissance à ces entités distinctes. Ces œufs représentaient l'essence même de Norran, chaque facette de son âme encapsulée dans un œuf unique, chacun brillant d'une lueur qui lui était propre.
Un œuf bleu, incrusté de dorures, émettait une aura aqueuse, imprégnée d'une magie douce et chaleureuse.
Un œuf terreux, solide comme la roche, évoquait un caillou partiellement recouvert de mousse, d'où émanait une puissante pression.
Un œuf vert, enveloppé de brouillard aux nuances de blanc et de gris, diffusait une sensation de paix profonde et de sérénité.
Un œuf gris dévoilait une galaxie en son cœur, un univers miniature constellé de petites étoiles tourbillonnant en harmonie.
Un œuf rouge, parcouru de fissures de lave incandescente, irradiait une énergie brute et explosive, comme un volcan sur le point d'entrer en éruption.
Le dernier œuf, changeant perpétuellement de couleur entre le blanc et le noir, incarnait une lutte constante entre des forces opposées, ses motifs évoluant sans cesse, témoignant d'un conflit perpétuel.
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An 436.
Le silence de l'espace fut brisé après une longue année d'incubation. Le premier œuf à remuer fut le gris, celui dont la galaxie était si distincte. Un petit museau pointa hors de la coquille, hésitant, avant de donner un coup de tête décisif pour briser l'enveloppe.
Le jeune dragon émergea, tenant une pose à la fois adorable et majestueuse, observant son environnement avec une curiosité aiguë. Son armure naturelle, d'un gris profond, semblait absorber la lumière environnante, créant un contraste saisissant avec les reflets iridescents qui parsemaient son corps encore frêle.
Ses ailes se déployaient avec une maladresse touchante, mais révélaient déjà leur beauté intrinsèque. Les membranes translucides, teintées de nuances de pourpre et de bleu profond, laissaient entrevoir des motifs étoilés, comme si des fragments de ciel nocturne avaient été capturés en elles. De petites cornes, torsadées mais encore discrètes, émergeaient de son crâne, annonçant une future apparence royale. Son corps compact se terminait par une queue courte et sinueuse, ornée de petites piques, prête à balayer les obstacles imaginaires de ses jeux. Les griffes de ses pattes, bien que petites, étaient déjà acérées et menaçantes.
Dans cet instant suspendu, le jeune dragon incarnait simultanément la fragilité de la jeunesse et la promesse d'une puissance à venir, une créature née des étoiles, héritier des cieux et des terres, dont la seule présence inspirait tendresse et admiration à quiconque avait la chance de le contempler.
Ses yeux, d'un éclat améthyste comme ceux de Norran, scrutaient l'horizon avec une sagesse surprenante, révélant une intelligence redoutable et une connaissance latente. Il aperçut les cinq autres œufs à ses côtés. Curieux, il se rapprocha de ses futurs frères et sœurs. Il ressentait profondément leur appartenance à lui. Bien qu'il vienne de naître, il était précoce et doté d'une grande intelligence, peut-être héritant d'une part de la mémoire de Norran. Il rassembla les œufs autour de lui, utilisant sa queue pour les maintenir ensemble.
Les fragments de sa coquille se regroupèrent, puis se rassemblèrent pour reformer l'œuf d'origine. Le dragonnet, intrigué, plissa les yeux en le fixant pendant de longues secondes avant de l'attraper et de l'ajouter aux autres. Il montrait déjà une maîtrise notable de sa magie, se souvenant de la manière dont Norran en avait fait usage.
Il se nomma alors Vax. Conscient qu'il ne pouvait accomplir quoi que ce soit seul, il s'allongea sur les œufs, les gardant près de lui, et s'endormit, entrant instinctivement en hibernation, en attendant la naissance de l'un de ses frères ou sœurs. Il savait que leur union serait essentielle pour accomplir de plus grandes choses, et il voulait être prêt à guider et protéger ceux qui viendraient après lui. L'hibernation était pour lui un moyen de se préparer, de canaliser son énergie, et d'être en symbiose avec ses futurs compagnons. Il ressentait déjà un lien profond avec les autres œufs, une connexion qui allait au-delà des mots, comme une promesse silencieuse d'un avenir partagé. Vax, malgré sa jeunesse, savait que ce moment de quiétude et de repos était indispensable pour bâtir les fondations de ce qu'ils allaient devenir ensemble.
An 678.
Un mouvement brisa le calme de l'espace. Vax, maintenant devenu imposant et puissant, observa attentivement l'œuf rocheux qui commençait à trembler et à se craqueler. D'une étreinte assurée, il soutint l'œuf, facilitant l'émergence du jeune dragon. Une queue aux teintes d'ébène et de topaze fit son apparition, suivie d'une tête, puis, avec un puissant coup de tête, le jeune dragon fit exploser l'œuf, la force de la propulsion le faisant dériver directement jusqu'aux côtes de Vax, qui maintenait l'œuf avec sa queue.
Le jeune dragon possédait des écailles sombres et luisantes, presque noires, qui captaient la lumière environnante pour la transformer en reflets dorés et incandescents. Ces écailles, bien que petites et encore fragiles, laissaient déjà entrevoir une puissance brute en gestation. Des motifs orangés, semblables à des éclairs tracés par un pinceau divin, couraient le long de son ventre et de son cou, émettant une lueur chaude et hypnotique, en contraste avec la noirceur de son corps.
Ses ailes, remarquablement développées pour son jeune âge, étaient parcourues de veines de lumière dorée, évoquant la foudre d'un orage dangereux. Les membranes, d'un brun riche et profond, semblaient presque translucides à certains endroits, révélant une structure complexe de motifs organiques.
La tête du dragon, bien que petite, portait déjà des cornes élégamment torsadées, rappelant celles de Norran et Vax, et promettant de devenir imposantes et majestueuses avec le temps. Ses yeux, d'un orange incandescent, brillaient d'une détermination farouche et d'un désir inné de confrontation, scrutant son environnement avec une vigilance alerte.
Sa queue longue et fine, ornée de pointes acérées, montrait une agilité étonnante, capable de fouetter l'air avec une puissance remarquable. À son extrémité, un plumeau de chair rétractable se révélait, ajoutant un élément de grâce à son apparence autrement féroce.
L'énergie tellurique coulait en lui, vibrant avec une intensité palpable à chaque battement de cœur et chaque respiration profonde. Son lien avec la terre était indissociable, une manifestation brute de la force physique qui surpassait déjà de loin celle de Vax, bien qu'il vienne à peine de naître.
Vax esquissa un sourire, observant le jeune dragon qui, sans se soucier des dégâts causés, jouait avec sa caudale. La douleur aux côtes ne semblait pas le troubler, bien que le choc ait pu lui en briser quelques-unes.
Vax : "Comment une si petite créature peut-elle causer autant de douleur ? Je vais sans doute avoir du mal à m'en remettre..." *Dit-il, grimaçant légèrement malgré son sourire apparent*
L'œuf se reconstitua lentement, retrouvant sa forme originelle, tout comme cela s'était produit avec celui de Vax.
Vax décida de prendre le jeune dragon sous son aile. Contrairement à lui, le dragonnet ne savait pas parler, et Vax, grâce à la mémoire de Norran, avait déjà une parfaite maîtrise du langage. Il se donna alors pour mission de lui enseigner le langage, la magie, ainsi que la maîtrise de sa force surhumaine. Vax s'engagea à être un mentor rigoureux, déterminé à inculquer au jeune dragon les connaissances nécessaires pour survivre et prospérer. Il savait qu'il avait un potentiel immense, une énergie brute qui, une fois canalisée, pourrait surpasser même les plus puissantes créatures de leur monde. Il passa des jours entiers à lui enseigner la signification des mots, la subtilité de la magie, et l'importance de la discipline. Fauldur adorait les entraînements de combat et la maîtrise de sa magie, se montrant infatigable dans ces exercices, mais il détestait les autres enseignements intellectuels, se montrant peu réceptif et souvent fermé d'esprit. Le jeune dragon devait apprendre non seulement à se battre, mais aussi à saisir l'importance de leurs responsabilités futures dans la création du monde, à comprendre les forces qu'ils devraient un jour maîtriser et respecter, et à se préparer à être l'un des piliers de ce futur univers.
Il nomma le jeune dragon Fauldur, un nom qui, dans le langage divin de Mythérion, signifie "Force", en hommage à sa force remarquable et à sa détermination inébranlable. Ce langage, créé par Norran au fil des siècles pour se sentir moins seul, avait émergé alors qu'il parlait à des petites statuettes qu'il avait sculptées en forme de dragon. Ainsi, Vax et Fauldur partageaient un langage unique, inventé de toutes pièces, qui n'avait jamais existé auparavant. Le nom résonnait comme une promesse, une reconnaissance de la puissance latente en lui, et une invitation à s'élever au-delà des limites de sa propre naissance.
An 732.
Au fil des décennies, le lien entre Vax et Fauldur se consolida, se transformant en une relation bien plus profonde qu'une simple dynamique de mentor et d'élève. Leur fraternité se bâtit sur des fondations solides, forgées par des moments de complicité intense, des discussions philosophiques sur leurs responsabilités futures, et l'élaboration d'une vision commune de création cosmique. Malgré la froideur et la solitude de l'espace, leur existence devint un cycle équilibré de rigueur et de légèreté, alternant entre des expérimentations magiques, des entraînements rigoureux, et des instants de plaisanterie. Fauldur manifestait souvent une insouciance juvénile, offrant ainsi des pauses dans leur quotidien austère.
Avec l'adolescence de Fauldur vint une phase de rébellion, caractérisée par des tensions exacerbées entre les deux frères. Ces conflits, bien que parfois intenses, ne portaient jamais à conséquence et contribuaient même à renforcer leur lien. Grâce à la patience et à la sagesse de Vax, les désaccords, souvent nés de divergences sur les méthodes d'entraînement ou de provocations fraternelles, étaient rapidement apaisés. Chaque confrontation se soldait par des rires ou une nouvelle résolution commune, offrant ainsi une manière de combler le vide du temps et de consolider leur fraternité à travers ces épreuves partagées.
Une fois devenu adulte et ayant maîtrisé pleinement sa magie, Fauldur reçut de Vax une mission ambitieuse : créer une sphère de terre et la faire croître. Fauldur se consacra pleinement à la tâche, utilisant chaque once de ses capacités avec une précision remarquable. Peu à peu, la sphère prit forme, gagnant en texture et en densité sous l'effort soutenu de Fauldur. La création défiait l'immensité du vide cosmique, grandissant jusqu'à atteindre une taille colossale, cinq fois celle de notre planète. Cette création, brute et imposante, évoquait une force encore indomptée, témoignage de la volonté des deux frères de façonner quelque chose de monumental à partir du néant.
Fauldur : "Regarde, Vax ! J'ai créé ce que tu m'as demandé !" *S'exclama-t-il, un sourire fier illuminant son visage.*
Vax : "Impressionnant, Fauldur. Tu progresses bien. Tu l'as faite exactement comme je le souhaitais." *Vax sourit, amusé par l'enthousiasme débordant de Fauldur pour la création.*
Les paroles de Vax emplirent Fauldur de fierté. Comme un enfant ébloui par son œuvre, il affichait un sourire sincère. Bien qu'il ne fût pas le plus sage des deux, il possédait une noblesse et une bienveillance indéniables, toujours prêt à offrir sa force et sa gentillesse. Les années passées ensemble avaient forgé un lien indéfectible entre eux. Fauldur admirait profondément Vax, le voyant non seulement comme un frère, mais aussi comme un guide et un point de repère dans le vide cosmique.
Pour Vax, Fauldur représentait bien plus qu'un compagnon. Il était un partenaire, un allié essentiel pour la concrétisation de leurs ambitions cosmiques. Nourri par les souvenirs de Norran, Vax élaborait des plans ambitieux, des rêves qui le hantaient et qu'il était déterminé à réaliser. Avec ses frères et sœurs, il savait que la solitude ne serait plus qu'un lointain souvenir. Ensemble, ils allaient créer un univers qui refléterait leur vision. Cependant, il leur manquait encore des éléments clés pour accomplir cette mission.
Vax, malgré sa maîtrise de la magie du temps et de l'espace, et Fauldur, avec son contrôle de la terre, réalisaient qu'ils avaient besoin des autres pouvoirs détenus par leurs frères et sœurs pour atteindre leur plein potentiel. Cette attente semblait interminable. Vax soupira doucement, trahissant une certaine impatience. Mais, comme en réponse à sa détermination, l'œuf de braise se mit à remuer soudainement. La coquille vibra d'une énergie contenue, puis, comme si elle avait senti la volonté de Vax, explosa en une gerbe de flammes ardentes. Une petite dragonne jaillit de l'œuf, crachant du feu dans un cri rempli de caractère.
Fauldur, curieux et intrigué, s'approcha de la dragonne, tendant sa patte pour retirer un fragment de coquille resté collé sur sa tête. Avant qu'il ne puisse l'atteindre, la petite dragonne mordit sa patte avec un grognement de petite peste. Fauldur recula, le visage surpris, avant de froncer les sourcils.
Fauldur : "Eh bien, tu n'es pas très amicale, hein ?" *Dit-il, avec un mélange d'agacement et de défi dans la voix.*
La dragonne répliqua par un autre grognement, ses yeux rouges fixant Fauldur avec une détermination farouche, comme pour affirmer qu'elle ne se laisserait pas dominer.
Vax, observant la scène, ne put s'empêcher de sourire.
Vax : "Je pense que vous allez bien vous entendre... Ou peut-être pas." *Se retenant de rire*
Fauldur, toujours légèrement irrité, soupira, mais un sourire finit par se dessiner sur ses lèvres.
Fauldur : "On verra bien. Mais une chose est sûre, je ne compte pas me laisser faire par une petite dragonne, même si elle a du caractère."
Pendant ce temps, la petite ne lâchait toujours pas Fauldur des yeux. Ses yeux, légèrement plissés, montraient qu'elle avait choisi sa proie. La tension palpable entre les deux dragons laissait entrevoir la rivalité qui allait se développer. Leurs esprits forts garantissaient des conflits, mais Vax espérait secrètement que cette rivalité devienne une force, un moteur qui les pousserait l'un et l'autre à se surpasser.
La dragonne arborait des écailles d'un gris cendré, parcourues de veines de lave incandescente qui pulsaient comme un réseau de vie brûlante à travers son corps. Les fissures rougeoyantes révélaient une chaleur interne, témoignage de son lien profond et inaltérable avec les forces volcaniques.
Ses ailes, larges et majestueuses malgré sa jeunesse, étaient teintées d'un rouge intense, rappelant les flammes vives d'une forge ardente. Les membranes translucides laissaient entrevoir des motifs de lave en fusion, vibrant à chaque mouvement, créant une aura de puissance brute et de beauté indomptée.
Sa tête, noble et élégante, était ornée de petites cornes noires, finement torsadées. Ses yeux, d'un rouge incandescent, brillaient d'une intelligence pénétrante et d'une curiosité insatiable. Elle observait son environnement avec une vigilance quasi prédatrice, absorbant chaque détail avec une acuité hors du commun.
Sa queue, longue et sinueuse, était équipée de pointes acérées, tout comme ses frères, lui conférant une apparence redoutable.
L'énergie ardente du feu coulait en elle, se manifestant dans chaque battement de cœur et chaque souffle brûlant. Son lien avec les forces volcaniques était évident, et son tempérament reflétait cette connexion. Fauldur et Vax savaient que cette nouvelle venue serait cruciale pour accomplir leur mission, et ainsi, leur aventure continua, chacun cherchant à comprendre et à assumer son rôle dans l'œuvre de création qui allait bientôt commencer.
Ce n'était que le début, mais Vax pressentait déjà que cette petite dragonne serait plus difficile à gérer que Fauldur, qui, malgré sa force brute, ne possédait pas le même tempérament ardent.
Fauldur proposa de l'appeler Hidvy, un nom qui, dans le langage divin, signifiait "Brûlant", en hommage à l'agitation et au caractère explosif qu'elle incarnait.
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An 794.
Les décennies qui suivirent furent profondément formatrices pour Vax, Fauldur, et Hidvy. Ces années furent marquées par des défis constants, façonnant non seulement leurs capacités individuelles, mais aussi la dynamique de leur groupe. Hidvy, avec son tempérament impulsif et passionné, était souvent à l'origine d'incidents qui testaient les limites de la patience de ses frères. Fauldur, tout aussi susceptible que sa sœur, était souvent la cible des provocations de Hidvy. Leurs disputes, bien que souvent déclenchées par des raisons triviales, prenaient des proportions épiques, alimentées par la puissance et la fierté de chacun. Leur nature explosive donnait lieu à des confrontations mémorables, des moments qui, malgré leur intensité, contribuaient à renforcer leur lien.
Fauldur se retrouvait fréquemment avec des membres brûlés ou des marques de morsures, témoignant de la fougue de sa sœur. Hidvy, imprévisible et parfois agressive, semblait prendre plaisir à ces échanges. Vax, quant à lui, observait avec une certaine distance, tantôt amusé par leurs querelles, tantôt contraint d'intervenir pour éviter que les tensions ne dégénèrent. Son rôle de médiateur était crucial, rappelant aux deux dragons la nécessité de rester unis face aux objectifs plus grands qui les attendaient.
Avec le passage des années, un changement subtil mais notable se produisit chez Hidvy. Son tempérament, bien que toujours aussi fougueux, s'adoucit progressivement. Elle devenait moins prompte à la colère, laissant place à des moments de réflexion et de maturité. Ses disputes avec Fauldur devinrent moins fréquentes, et un respect mutuel commença à émerger. Pour la première fois, Hidvy commença à saisir la valeur de l'effort collectif et l'importance de leur mission cosmique. Ce n'était pas une abdication de son esprit rebelle et de son caractère susceptible, mais plutôt une réorientation de sa fougue vers des buts plus constructifs, tout en conservant ses traits indomptables.
Fauldur et Hidvy développèrent ainsi une rivalité fraternelle structurante. Leur compétition constante, qu'il s'agisse d'entraînement physique ou de défis magiques, leur permit de se surpasser. Fauldur, avec sa force inébranlable et sa détermination, et Hidvy, avec son feu intérieur, trouvèrent un équilibre qui les poussa à s'améliorer. Ces épreuves partagées, bien qu'imprégnées d'une rivalité farouche, créèrent un lien profond entre eux, cimentant une solidarité qui allait au-delà de leurs querelles quotidiennes.
De son côté, Vax restait focalisé sur la vision qu'ils partageaient, une vision façonnée par les souvenirs de Norran et nourrie par ses propres aspirations. Vax était le gardien de la mémoire et du savoir, un pilier de sagesse et de calme qui contrebalançait les personnalités plus impulsives de ses frères et sœurs. Il savait que chaque membre de leur groupe avait un rôle indispensable à jouer, et il attendait avec patience que chacun exprime pleinement son potentiel. Par sa guidance et ses conseils, il les rappelait constamment à leur mission commune, veillant à ce que leurs conflits ne les détournent jamais de leur véritable objectif : la création d'un univers à leur image.
Un jour, Vax estima que le moment était venu de franchir une nouvelle étape dans leur projet cosmique, sentant Hidvy prête à tenter d'accomplir sa tâche. Après avoir observé la réussite de Fauldur, il se tourna vers Hidvy pour lui confier un nouveau défi, conscient que sa sœur n'était pas toujours prompte à suivre des directives sans poser de questions. La tension était palpable, car Vax savait que la dragonne, avec son caractère imprévisible, risquait de se montrer récalcitrante, surtout si elle ne percevait pas l'intérêt immédiat de la tâche.
Vax expliqua donc à Hidvy qu'il avait besoin d'elle pour créer une sphère semblable à celle de Fauldur, mais cette fois-ci d'une envergure beaucoup plus importante et placée à une distance spécifique. Hidvy prit un certain temps pour se décider, manifestant d'abord une certaine flemme et défiance. Elle n'était jamais du genre à accepter des ordres sans une bonne raison. Cependant, après avoir discuté avec Vax, elle finit par accepter le défi, motivée par l'idée de faire quelque chose de plus grand que Fauldur et de pouvoir le taquiner pendant plusieurs siècles grâce à cela, ainsi que par la promesse de Vax d'une petite récompense, une boisson que Norran avait créée dans des moments de doute.
Hidvy : *Soupir * "Très bien... Mais je le fais juste parce que tu m'as promis une récompense digne de ce nom !" *Puis elle regarda Fauldur, un grand sourire carnassier et moqueur sur son visage qu'elle ne put cacher.* "Puis... Je ne dirais jamais non à quelque chose qui surpasserait Fauldur !"
Fauldur fronça les sourcils, fixant sa sœur avec une envie de lui mettre une petite raclée. Mais quand il regarda Vax, qui le fixait déjà avec un regard sérieux pour l'empêcher de tomber dans la provocation de sa sœur, il soupira simplement avec un regard blasé. Vax tourna alors son attention vers Hidvy et répondit :
Vax : "Ne t'inquiète pas, j'ai quelque chose de parfait pour les gens caractériels comme toi. Je pense que ça va te plaire."
Hidvy sourit, intriguée et impatiente de découvrir ce que Vax avait prévu pour elle, même si elle savait que cette récompense ne viendrait que bien plus tard. Vax, utilisant les fragments de mémoire de Norran, se souvenait d'une boisson alchimique, conçue pour induire un état de bien-être et de détente. Il avait gardé cette idée en tête, sachant qu'elle serait une récompense appropriée pour Hidvy, qui, malgré ses attitudes souvent téméraires, méritait une reconnaissance pour sa détermination et ses efforts.
Hidvy s'envola pour répondre à la demande de Vax. Bien que ses réticences initiales soient palpables, elle finit par se concentrer pleinement sur la tâche. La magie qu'elle invoqua était d'une puissance inouïe, chaque battement de ses ailes résonnait avec une intensité qui semblait enflammer l'univers autour d'elle. Cependant, l'effort fut immense, et Hidvy eut beaucoup de mal à maintenir son pouvoir. Elle grimaça, la sueur perlant sur son front, chaque muscle de son corps tendu à l'extrême. À plusieurs reprises, elle faillit abandonner, sentant que ses forces diminuaient dangereusement. Mais elle mobilisa une énergie colossale, insufflant à cette création une force qui reflétait l'ardeur de son propre caractère. Lentement mais sûrement, une immense sphère de feu commença à se former. Elle grandissait, éclatante, nourrie par la puissance brute de la dragonne et sa détermination sans faille.
Cette sphère devint bientôt une étoile rouge, vivante et palpitante, que Hidvy plaça avec précision à l'endroit désigné par Vax. Cette création devint le soleil de leur système solaire, remplaçant les ténèbres glaciales par une lumière vibrante et chaleureuse. Ce n'était pas l'étoile colossale d'origine, mais une étoile d'une taille bien plus grande que celle de notre propre soleil, une source de lumière et de chaleur qui serait la clé de l'évolution à venir.
Hidvy : "Voilà... tu es content... ?" *dit-elle, épuisée.*
Vax hocha la tête, les yeux brillants d'admiration. L'étoile que sa sœur avait créée était à la fois immense et magnifique. Il pouvait sentir la chaleur de cette création, une chaleur qui non seulement perçait l'obscurité de l'univers, mais insufflait aussi de l'espoir à leur environnement. L'univers qui les entourait, autrefois froid et sombre, semblait renaître grâce à cette lumière. Pour la première fois depuis longtemps, ils ressentaient une forme de réconfort et d'optimisme.
Cette étoile représentait bien plus qu'une simple création cosmique. Elle était le symbole de leur détermination, de leur capacité à surmonter les obstacles et à apporter la lumière là où régnait auparavant l'obscurité. Les trois dragons, réunis devant ce soleil nouvellement né, se sentaient liés par une nouvelle énergie.
Ils savaient que ce soleil serait la pierre angulaire de ce qu'ils allaient bâtir. À partir de cette étoile, ils pourraient créer des mondes, engendrer la vie, et façonner un univers prospère et vibrant, reflet de leurs espoirs et de leurs rêves les plus ambitieux.
An 958.
Quelques siècles passèrent, et malgré qu'ils fussent désormais trois, l'ennui atteignit des sommets. Lorsque l'ennui s'installe, chaque prétexte devient une raison pour se quereller. Les tensions étaient palpables, et les moments de friction entre Fauldur et Hidvy étaient fréquents, les disputes servant souvent de distraction à la monotonie du temps. Même les tâches les plus simples pouvaient se transformer en affrontements, et chaque journée semblait marquée par une nouvelle provocation. Cependant, ces conflits avaient aussi une autre facette : ils les maintenaient en alerte, une manière paradoxale de renforcer leur lien malgré les tensions apparentes.
Un jour, qui semblait pourtant être comme les autres, une querelle apparemment banale entre Fauldur et Hidvy dégénéra, prenant une tournure bien plus dangereuse que ce que Vax aurait pu imaginer. Cette querelle, commencée par une simple moquerie de Hidvy sur la lenteur supposée de Fauldur à accomplir une tâche, se transforma rapidement en échange de rugissements et en une montée de colère incontrôlée.
Dans un bruit fracassant, un véritable combat éclata entre les deux dragons adultes sur la planète. Bien que ce monde ne soit qu'un vaste désert de terre et de roche, la puissance de leurs attaques soulevait des nuages de poussière, les envoyant en apesanteur dans l'espace et obscurcissant la vue de Vax. Il se doutait que cette dispute n'était encore qu'une bêtise, une énième provocation, mais l'intensité de la colère dans l'air le préoccupait profondément. Les rugissements de Fauldur résonnaient comme des tremblements de terre, et les flammes de Hidvy dansaient avec une telle férocité qu'elles semblaient vouloir embraser tout l'horizon.
Vax restait en retrait, incertain du moment où intervenir. Le combat était d'une rare violence, et même en connaissant la nature compétitive de ses deux frères et sœurs, Vax sentait que quelque chose était différent cette fois-ci. Hidvy, aveuglée par la fureur, attaquait avec une violence inouïe, ses écailles incandescentes vibrant sous l'effort, tandis que Fauldur restait sur la défensive, tentant désespérément de ne pas lui porter de coup fatal. Bien que la magie de Hidvy fût impressionnante et puissante, Fauldur possédait une force brute redoutable. Il savait qu'il pouvait blesser gravement sa sœur s'il se laissait aller à contre-attaquer, et cette retenue ne faisait qu'exacerber la rage de Hidvy.
Fauldur, bien que capable de se défendre, utilisait principalement son pouvoir pour tenter de détourner les attaques de sa sœur, élevant des murs de roche entre eux, créant des obstacles pour ralentir Hidvy. Mais chaque barrière était réduite en cendres par les flammes ardentes de Hidvy, ce qui donna des coulées de lave partout, et l'escalade des hostilités semblait inévitable. La tension atteignit un point critique lorsque Hidvy, dans un accès de colère incontrôlable, fit trembler le sol. Des fissures profondes se dessinèrent dans le sol aride, et des torrents de lave jaillirent, formant des coulées brûlantes qui se dirigeaient vers Fauldur. Pour se protéger, Fauldur érigea des montagnes, canalisant les flots de lave le long de chemins qu'il créa en un instant, essayant autant que possible de rediriger les torrents ailleurs sans nuire à sa sœur. Ces montagnes se dressaient, brutales et rugueuses, témoignant de la force inébranlable de Fauldur.
Vax n'en revenait pas. À eux deux, ils avaient créé une nouvelle magie : celle de la lave. Vax était impressionné par les nouvelles possibilités qui s'offraient à eux.
Mais le combat s'intensifiait, les deux dragons se défiant dans une danse destructrice où chaque mouvement semblait être une épreuve de force pour l'autre. Fauldur, malgré sa retenue, commençait à montrer des signes d'épuisement. Ses muscles se contractaient sous l'effort soutenu, et bien qu'il fût capable de repousser les attaques de Hidvy, il savait que cette situation ne pouvait durer. Hidvy, de son côté, semblait possédée par une rage aveugle, ses yeux flamboyants ne voyant rien d'autre que l'obstacle devant elle.
Voyant la scène depuis les hauteurs, Vax sentit son inquiétude grandir et s'empressa de descendre pour intervenir avant que cela ne dégénère davantage. La situation devenait trop dangereuse, et il savait que s'il n'agissait pas, l'issue pourrait être tragique non seulement pour eux, mais aussi pour l'avenir de Mythérion. Tandis qu'il plongeait vers le sol, il ressentit toute la puissance de la planète en ébullition et les vapeurs brûlantes qui le faisaient légèrement souffrir de cette chaleur, chaque fibre de son être vibrant sous l'énergie dégagée par ses frères et sœurs.
Vax : "Hidvy, arrête !" *Cria-t-il en se précipitant vers la planète en ébullition.*
Mais Hidvy était trop enragée pour l'entendre. Ses yeux rougeoyants flamboyaient d'une colère incontrôlable. Elle perdit complètement le contrôle de ses émotions et de son corps, laissant échapper un puissant souffle de flammes en direction de Fauldur.
Vax atterrit sur le sol dans un fracas assourdissant, sa silhouette se dressant entre Hidvy et Fauldur. Il concentra son énergie et utilisa sa magie pour dévier la lave en fusion, la repoussant sur le côté et empêchant une catastrophe imminente. Hidvy, comme frappée par la réalité de ses actions, retrouva ses esprits. Elle regarda Vax, brûlé sur certaines parties de son corps. Contrairement à Fauldur, qui avait des écailles aussi dures que l'obsidienne, Vax n'était pas immunisé contre la chaleur de ses flammes. Un mélange de regret, de confusion, et de tristesse se dessina sur son visage.
Hidvy : "V... Vax... Pardon, je..." *Balbutia-t-elle en baissant les yeux, honteuse.*
Vax la fixa d'un regard sévère, une autorité tranquille émanant de sa posture.
Fauldur : "C'est de ma faute, je n'aurais pas dû tomber dans sa provocation. Malheureusement, je l'ai trop énervée."
Vax détourna son regard vers Fauldur, puis scruta la planète autour de lui. Des lacs de lave s'étendaient à perte de vue, des rivières incandescentes dévalant les montagnes nouvellement formées. Il remarqua que la lave semblait provenir des profondeurs, et il sentit une force inhabituelle. La gravité n'était plus la même. Vax baissa les yeux vers ses pattes, réalisant qu'il était attiré fermement vers le sol.
Vax : "Qu'as-tu fait, Hidvy ?" *Demanda-t-il d'une voix neutre, cachant son inquiétude.*
Hidvy, pensant qu'elle avait commis une erreur irréparable, garda la tête basse, ses épaules affaissées sous le poids de la culpabilité.
Hidvy : "Pardon, Vax... Je ne sais pas... J'étais tellement énervée que je ne me rappelle plus... Je ne voulais pas tout détruire..." *Répondit-elle, sa voix tremblante, pleine de désarroi, et les larmes aux yeux.*
Vax s'éleva légèrement, examinant la planète sous différents angles. Son envol était beaucoup plus difficile, non pas à cause de ses blessures, mais à cause de la force gravitationnelle qui le liait à la planète. Il découvrit alors un phénomène extraordinaire : un noyau de lave avec une puissante énergie s'était formé au centre de la planète, générant une force qui les maintenait tous au sol.
Vax : "Incroyable ! Hidvy, tu as découvert le problème que je cherchais à résoudre !" *S'exclama-t-il, sa voix vibrante d'excitation.*
Vax ne pouvait contenir sa joie. Il cherchait depuis longtemps une solution pour créer un monde où la vie pourrait s'épanouir, un monde stable, où il ne se sentirait plus jamais seul. Norran avait déjà imaginé les grandes lignes : un soleil pour la chaleur, une planète pour les créatures, et maintenant, grâce à Hidvy, une gravité stable qui permettrait à cette vie de se développer.
Hidvy : "Ah euh... Quoi ?" *Demanda-t-elle, relevant la tête, et essuyant ses larmes, complètement perdue.*
Vax rit, amusé par l'innocence de sa sœur.
Vax : "Vois-tu, je cherche à faire en sorte que quelque chose puisse maintenir les êtres vivants sur la planète. Et tu m'as aidé à réaliser ce projet !" *Dit-il, sa voix pleine d'enthousiasme et d'ambition.*
Fauldur, observant la scène, se redressa, les sourcils froncés.
Fauldur : "Et moi ?! Pourquoi je n'ai fait qu'un truc et elle deux ?!"
Vax se tourna vers Fauldur, un sourire en coin, voyant bien que son frère était visiblement vexé.
Vax : "Fauldur, tu as été tout autant utile que Hidvy ! Vous avez fait un travail incroyable, tous les deux."
Hidvy sourit, le cœur allégé par la reconnaissance de Vax, tandis que Fauldur, bien que frustré, affichait un léger sourire, cherchant déjà un moyen de surpasser sa sœur à nouveau.
Les siècles passés ensemble avaient été marqués par des tensions, des rivalités, mais également des moments de coopération intense et de découvertes extraordinaires. Malgré leurs disputes fréquentes, les trois dragons savaient qu'ils formaient une équipe soudée. Hidvy, avec son caractère flamboyant, avait permis de découvrir une solution à un problème fondamental. Fauldur, avec sa force inégalée, avait façonné la planète. Et Vax, avec sa sagesse et sa vision, les guidait tous vers un but commun. Vax expliqua également sa théorie à Fauldur et Hidvy sur la fusion des magies, comme le feu et la terre créant la lave, et comment cette combinaison pourrait s'avérer extrêmement utile pour leurs futurs travaux sur la planète.
En ce jour où la gravité prit naissance sur Mythérion, une étape cruciale avait été franchie. Les trois dragons, malgré leurs différences et leurs conflits, ressentaient une profonde fierté.
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An 1070.
Plus d'un siècle s'écoula. Bien que le temps passe rapidement pour les dragons immortels, cela devenait lassant, même pour des êtres divins. Les sujets de conversation s'étaient épuisés depuis bien longtemps... Vax, toujours concentré sur son projet, passait son temps à calculer les probabilités de réussite. Fauldur, quant à lui, s'entraînait physiquement et « mentalement », bien que, pour lui, « mentalement » signifiait frapper des cailloux avec sa tête. De son côté, Hidvy passait les trois quarts de son temps à embêter Fauldur, cherchant constamment à provoquer une réaction chez son frère.
Un jour pourtant, deux œufs bougèrent en même temps : l'œuf aqueux et l'œuf brumeux. Peut-être avaient-ils senti que le moment était venu pour eux d'éclore. Personne ne sait vraiment ce qui réveille les dragons, mais ce jour-là marqua un tournant dans l'histoire de Mythérion.
L'œuf aqueux commença à bouger et se fissura, mais aucune petite tête n'en émergea. Vax, intrigué, s'approcha et entreprit de retirer la coquille méthodiquement, morceau par morceau, jusqu'à ce qu'il aperçoive enfin une petite tête endormie. Comme pour les éclosions précédentes, le processus de reconstitution de l'œuf s'opéra par la suite.
Elle possédait des écailles d'un bleu azur, scintillantes comme les eaux cristallines d'un lagon enchanté. Ses écailles, délicates et finement sculptées, reflétaient la lumière avec une intensité éthérée, créant un jeu de couleurs et de reflets qui rappelait les vagues dansantes de l'océan sous le soleil.
Ses ailes, majestueuses, étaient ornées de motifs complexes et élégants, semblables à des arabesques aquatiques. Les membranes translucides laissaient entrevoir des volutes de lumière bleue, vibrant comme si elles étaient animées d'une magie profonde. La tête de la jeune dragonne était couronnée de cornes dorées finement torsadées, ajoutant une touche de noblesse à son apparence.
Sa queue, longue et sinueuse, se terminait par une source de magie aqueuse délicate et élégante, rappelant la puissance des eaux mythiques. Ses yeux étaient tels des topazes, d'un rose doux et apaisant, évoquant la sérénité des eaux calmes.
En tant que dragonne de l'eau, elle incarnait la fluidité et la puissance des océans. Son lien avec les éléments aquatiques était palpable, chaque mouvement en parfaite harmonie avec la nature fluide de son élément.
L'autre œuf se volatilisa dans une fumée évanescente, laissant apparaître un dragonnet énergique, déjà en train de voler avec vivacité, comme s'il était propulsé par une force invisible. Vax observa cette scène avec stupéfaction, car c'était la première fois qu'il voyait un dragon capable de voler immédiatement après son éclosion. Aucun autre dragon, lui y compris, n'avait jusqu'à présent réussi un tel exploit. Fauldur, malgré sa force impressionnante, avait du mal à arrêter ce nouveau-né effervescent.
Le bébé dragon scintillait d'une élégance aérienne, sa couleur vert émeraude éclatante rappelant le jade le plus pur. Chaque écaille était finement détaillée, créant une mosaïque chatoyante qui dansait sous la lumière. Des motifs argentés, semblables à des plumes du vent, ornaient ses flancs, ajoutant une touche de majesté et de mystère à son apparence déjà envoûtante.
Ses ailes, bordées de plumes d'un blanc immaculé, aussi légères que des nuages, semblaient presque flotter d'elles-mêmes. Les membranes translucides, parsemées de reflets dorés, vibraient à chaque souffle de vent, créant un scintillement qui illuminait l'espace environnant. Chaque battement d'ailes projetait une lueur douce et luminescente, formant des courants de lumière dans l'air, comme une danse infinie.
Ses yeux, d'un émeraude intense, étaient animés d'une fougue virevoltante et d'une envie irrépressible de jouer. Ils scrutaient l'horizon avec une naïveté insouciante, absorbant chaque détail de son environnement aérien, chaque nouveauté semblant l'émerveiller.
Sa queue, longue et sinueuse, se terminait par une touffe de plumes douces et soyeuses, parfaitement adaptée à son élément. Les motifs tourbillonnants sur sa carapace semblaient imiter les courants aériens, lui permettant de se mouvoir avec une grâce innée dans les cieux. Ses pattes, bien que petites, étaient puissantes, dotées de griffes acérées, capables de saisir les courants de vent avec précision.
En tant que dragon du vent, il incarnait la liberté et la puissance des cieux. L'énergie aérienne coulait en lui, se manifestant dans chaque mouvement fluide et chaque respiration légère. Son lien avec les éléments du vent était palpable, et il tirait sa force des brises douces autant que des tempêtes violentes.
Le petit dragon, frustré, fronça les sourcils et souffla par le nez en regardant sa sœur, toujours repliée sur elle-même, bercée par l'espace. Vax s'approcha d'elle et lui tapota le bout du museau avec une exaspération légère.
Vax : "Une feignante et un surexcité... On a gagné le gros lot !" *Dit-il, perplexe, tout en tenant la petite dans sa caudale.*
Fauldur, qui était encore occupé à maîtriser le dragonnet en pleine effervescence, laissa échapper un sourire fatigué.
Fauldur : "Celui-ci est très vif. Il sera difficile à suivre si on fait la course." *Dit-il en grimaçant, essayant de maintenir fermement le jeune dragon entre ses pattes.*
Vax haussa un sourcil, amusé.
Vax : "Et celle-ci ne veut même pas se réveiller !" *Dit-il en riant doucement, tapotant de nouveau le bout du museau de la petite dragonne.*
Elle ouvrit finalement les yeux, ses pupilles d'un rose apaisant captant la lumière, et secoua la tête pour détendre ses muscles engourdis. Elle regarda autour d'elle, prenant le temps d'étirer tout son corps, chaque mouvement semblant calculé et empreint de grâce. D'un coup d'œil, elle observa son frère surexcité, puis tour à tour les autres dragons présents. Tout le monde était là, sauf Hidvy qui, encore une fois, s'efforçait de contenir les volcans que sa colère avait fait éclater quelques jours auparavant.
Vax sourit avec affection en la voyant se réveiller.
Vax : "Bienvenue parmi nous, petite Tridulia." *Dit-il doucement, son regard empreint de bienveillance. Son nom voulant dire "Calme"*
Fauldur, toujours aux prises avec le petit dragon du vent, lança en riant :
Fauldur : "Et toi, le petit déchaîné, tu t'appelleras Laxio !" *Dit-il en référence à la "tempête"*
Une nouvelle ère allait naître, et Vax pouvait enfin poursuivre son projet. Il éduqua alors les deux jeunes dragons avec l'aide précieuse de Fauldur et d'Hidvy, qui revenait fréquemment, curieuse de suivre l'évolution de ses jeunes frères et sœurs.
Tridulia, fascinée par le projet de Vax, ne cessait de lui poser des questions. Elle était avide de connaissances, et chaque explication de Vax l'émerveillait. Malgré son jeune âge, elle l'assista même dans ses démarches et passa toute sa jeunesse à le suivre, telle un poussin suivant sa mère. Dotée d'une intelligence vive, Tridulia montrait déjà une affinité certaine pour la compréhension des mécanismes régissant leur univers. Elle préférait nettement l'étude et l'exploration intellectuelle aux jeux turbulents que son frère Laxio lui proposait sans relâche.
Laxio, quant à lui, était l'opposé total de Tridulia. Il passait son temps à virevolter, à exécuter des galipettes dans les airs, défiant les courants venteux et créant des tourbillons pour s'amuser. Il adorait faire la course, défiant quiconque voulait jouer avec lui, même si, au final, tout le monde finissait par abandonner l'idée de gagner. Son enthousiasme était contagieux, et malgré son côté turbulent, il apportait une légèreté bienvenue à leur quotidien parfois chargé de responsabilités.
Ces nouveaux dragons apportaient chacun une énergie unique, enrichissant la dynamique du groupe. La jeune Tridulia, avec sa soif de connaissance, et Laxio, avec sa fougue et son amour de la liberté, représentaient chacun une facette précieuse de la diversité qui serait essentielle à la création du monde que Vax imaginait. Ensemble, ils allaient poursuivre ce projet ambitieux et poser les fondations d'un monde nouveau, où les éléments se mêleraient pour former une harmonie parfaite.
An 1114.
Les deux dragons avaient grandi peu à peu, et au fil des années, Tridulia, autrefois connue pour sa paresse et son désintérêt pour les grandes œuvres de ses frères et sœurs, s'était doucement transformée. Dans ses premières années, elle avait préféré flâner et éviter toute forme de travail, mais cette phase de fainéantise avait progressivement laissé place à une curiosité croissante pour les travaux scientifiques de Vax. Sous son influence, sa sagesse s'était épanouie, et elle avait troqué sa nature indolente pour une douceur et une réflexion profonde. Vax et Tridulia, désormais partenaires dans leurs recherches, avaient uni leurs connaissances pour élaborer un plan ambitieux : la création d'êtres vivants sur une sphère encore stérile.
Avec une détermination nouvelle, Tridulia avait pris les devants. Elle s'était alliée à Laxio, pour former des nuages noirs et lourds, annonciateurs de la pluie. Sous leurs efforts conjoints, des gouttes d'eau avaient commencé à tomber, transformant la terre sèche et craquelée en une planète où la vie pourrait un jour s'épanouir. Petit à petit, l'eau avait recouvert la surface de cette sphère de terre, étouffant les volcans en éruption qui avaient autrefois dominé le paysage. Le chaos volcanique avait fait place à la tranquillité des océans naissants.
Laxio, conscient que l'eau ne suffirait pas à elle seule pour permettre la vie, avait décidé de créer l'oxygène, essentiel à tout souffle de vie. Mais à sa grande surprise, l'oxygène qu'il avait façonné s'était rapidement échappé, se perdant dans l'immensité de l'espace, rendant la planète à nouveau hostile. C'était alors que Vax, toujours prêt à intervenir avec ses connaissances avancées, était venu à la rescousse. Il avait entrepris de forger un bouclier protecteur tout autour de la planète, une barrière invisible et impénétrable qui aurait maintenu l'atmosphère en place. Ce bouclier, qui avait remplacé ce que nous appelons aujourd'hui la couche d'ozone, était devenu la protection ultime contre les dangers de l'univers.
Les océans, désormais formés, couvraient près de 60 % de la planète, leurs vagues s'étendant à perte de vue. Vax, satisfait des progrès accomplis, avait demandé à Tridulia de cesser la pluie, craignant que l'eau n'inonde tout. Mais un nouveau problème avait surgi : malgré le bouclier protecteur, l'oxygène continuait à s'évaporer au fil du temps et cela allait épuisé Laxio. Vax, toujours soucieux de parfaire cette planète, avait compris qu'il devait trouver une solution plus pérenne. Il fallait une source continue d'oxygène, quelque chose qui pouvait le créer sans interruption.
C'est ainsi que Vax et Tridulia s'étaient plongés dans une nouvelle phase d'expérimentations. Ensemble, ils avaient combiné leurs pouvoirs, explorant les différentes créations possibles, cherchant à comprendre les interactions entre les éléments. Ce fut durant ces recherches que les deux dragons avaient découvert ce qu'ils avaient appelé les fusions élémentaires. En mélangeant leurs pouvoirs, de nouvelles forces avaient vu le jour. Lorsque le feu et l'air avaient été combinés, ils avaient donné naissance à la foudre, éclatante et imprévisible. L'air et l'eau, quant à eux, avaient engendré la glace, douce et fragile mais capable de modeler les paysages. Enfin, l'eau et la terre s'étaient fusionnées pour créer les premières plantes, ces êtres silencieux mais indispensables, capables de purifier l'air et de produire l'oxygène tant recherché.
Grâce à cette découverte, d'autres formes de magie étaient apparues, enrichissant encore l'univers que les dragons avaient entrepris de façonner. Ce moment avait été charnière dans leur création, car désormais, la planète était prête à accueillir la vie. Les éléments étaient en place, en harmonie, et la nature elle-même, dans toute sa diversité, se préparait à prospérer.
Vax et Tridulia été fascinés par les possibilités offertes par les fusions élémentaires. Chaque combinaison ouvrait de nouvelles perspectives pour la création et l'évolution de leur monde.
Fauldur s'était concentré, utilisant sa magie pour faire croître et se multiplier les plantes. En peu de temps, des forêts entières avaient commencé à recouvrir la surface de la planète. Laxio, voyant le résultat, n'avait pu s'empêcher de sauter dans tous les sens à la vue de tous ces arbres et plantes, ne voulant qu'une chose : s'amuser.
• Laxio : "Wow ! Je vais pouvoir me servir de ça comme obstacle pour m'entrainer !" *Ne tenant plus en place*
• Vax : "Ce n'est pas l'objectif recherché Laxio.." *Dit-il en soupirant mais gardant un sourire amusé*
Pendant ce temps, Hidvy continuait de surveiller les volcans, s'assurant qu'ils ne perturbent pas l'équilibre fragile de leur monde. Elle utilisait sa magie pour contenir les éruptions et refroidir les coulées de lave. Puis, voyant les arbres, elle les rejoignit alors.
• Hidvy : "Vax, comment ça se passe de votre côté ?"
• Vax : "Très bien, Hidvy. Fauldur et Tridulia ont réussi à multiplier les plantes. Nous sommes en bonne voie." *Dit-il en lui souriant, heureux de voir que tout ce passe bien.*
• Hidvy : "Parfait. Je retourne surveiller les volcans pour m'assurer que tout est sous contrôle." *Dit elle en s'envolant*
Les dragons continuèrent leurs expériences pour peaufiner l'équilibre d'un monde stable.87Please respect copyright.PENANAIVstGTR36m
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An 1242.
Les siècles passèrent, et leur monde devint un lieu de beauté et de vie. Des forêts luxuriantes, des océans immenses et des montagnes majestueuses peuplaient maintenant la planète.
Ils décidèrent de s'installer dans une vaste caverne, suffisamment grande pour les abriter tous. Cependant, ils vivaient dans des conditions primitives, ignorant les joies des technologies et des avancées humaines en matière de confort. L'avantage de leur magie résidait dans leur capacité à changer de taille à volonté, un atout des plus pratiques dans de telles circonstances.
Une nuit, alors qu'ils s'étaient tous rassemblés sous le ciel étoilé, ils s'étaient allongés sur l'herbe fraîche et humide pour observer les étoiles. Vax poussa un grand soupir de relâchement, se sentant si bien et détendu après des siècles de recherche et d'investissement pour en arriver là.
• Vax : "Nous avons réussi. Notre monde est presque complet. Il ne manque plus qu'une seule chose : la vie."
• Tridulia : "Je suis sûre que le dernier œuf détient la clé. Norran a dû y mettre le pouvoir de créer la vie." *Dit-elle en regardant Vax, accompagnée d'un sourire rassurant*
• Vax : "Oui, nous devons être patients. La vie finira par naître." *Fixant les étoiles avec ambition.*
Les dragons attendirent patiemment, surveillant l'œuf avec espoir, tout en menant une vie simple et insipide, bien que moins morne qu'auparavant.
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An 1345.
Puis, un jour, après un siècle d'attente et de patience, l'œuf, qui était au centre de toutes les attentions, commença à remuer. Les légers tremblements sur sa surface lisse furent d'abord presque imperceptibles, mais ils s'intensifièrent rapidement. Hidvy, qui montait la garde à ce moment-là, fut la première à le remarquer. Son cœur bondit dans sa poitrine. D'un rugissement puissant et profond, elle appela les autres dragons, faisant résonner son cri à travers la caverne.
En un instant, tous les dragons accoururent, leurs grandes ailes battant l'air, entourant l'œuf avec une attention et une excitation palpables. Chacun retenait son souffle, leurs yeux rivés sur la coquille qui se craquelait lentement. Lorsque la coquille finit par céder, le craquement résonna comme une promesse. Les éclats d'œuf volèrent en éclats lumineux sous l'effet de la lumière magique environnante.
Ils furent tous stupéfaits lorsque deux petites têtes émergèrent de l'œuf fracturé, deux êtres miraculeux venant enfin à la vie.
La première à apparaître fut une petite dragonne d'une splendeur éblouissante. Ses écailles d'un blanc nacré semblaient scintiller sous chaque reflet de lumière, comme si elles avaient été conçues à partir des étoiles elles-mêmes. Chaque mouvement qu'elle faisait faisait miroiter des nuances dorées qui dansaient sur sa peau. Ces reflets dorés, loin d'être anodins, donnaient l'impression de capturer et de renvoyer les rayons du soleil, même dans la pénombre de la caverne.
Ses ailes, étaient déjà impressionnantes. Bordées de dorées, elles semblaient tissées de lumière solaire. Les membranes, translucides et légèrement irisées, créaient des jeux de lumière à chaque mouvement de celle-ci. Ces ailes donnaient l'impression qu'elle pouvait s'élever et danser avec les rayons du soleil.
La tête de la petite dragonne était ornée de petites cornes dorées, scintillant de mille feux. Ses yeux, d'un jaune brillant, brillaient d'une pureté douce et réchauffante. Elle observait son environnement forestier avec une vigilance attentive, absorbant chaque détail avec émerveillement.
Sa queue, longue et recouvert de la même texture que ses ailes, se terminait par une touffe de plumes dorées, douce et soyeuse. Les motifs en spirale sur ses écailles imitaient les rayons solaires. En tant que dragonne de la vie, elle incarnait la chaleur et la lumière des cieux. L'énergie lumineuse coulait en elle, se manifestant dans chaque mouvement élégant et chaque souffle apaisant.
Puis le bébé dragon, d'une élégance sombre, arborait des écailles d'un noir profond, entrelacées de veines rouges brillantes qui semblaient pulser comme des courants de lave en fusion. Chaque écaille, offrait déjà une résistance impressionnante, capturant et reflétant la lumière avec une intensité inquiétante.
Ses ailes étaient teintées de rouge intense. Les membranes translucides, parsemées de motifs sinueux, vibraient doucement à chaque mouvement, créant une aura de mystère autour de lui. Chaque battement d'ailes diffusait une lueur rougeâtre, semblant projeter des ombres dansantes dans l'air.
Ses yeux, d'un rouge incandescent, brillaient d'une intelligence vive et d'une incertitude croissante contrairement à sa sœur qui avait plus d'assurance. Ils scrutaient son environnement avec une vigilance attentive, absorbant chaque détail avec une intensité presque surnaturelle.
Sa queue, longue et sinueuse, se terminait par une pointe acérée, on aurait dit les tiges d'une rose. Les motifs rouges sur son corp semblaient imiter les flammes de l'enfer.
En tant que dragon de la mort, il incarnait la puissance et le mystère du sang. L'énergie sombre coulait en lui, se manifestant dans chaque mouvement fluide et chaque respiration profonde.
Bien qu'il eût une apparence effrayante, les premiers dragons n'y prêtèrent pas attention.
• Hidvy : "Bienvenue à vous deux ! Je ne m'attendais pas à trouver deux bouilles dans cet œuf." Dit-elle, avec toujours autant de maladresse.
• Tridulia : "Regardez comme ils sont adorables !" S'exclama-t-elle, complètement entichée des deux nouveaux petits.
Les dragons observèrent attentivement les nouveaux venus, émerveillés par les petites créatures qui venaient de briser leur coquille. La petite dragonne blanche, rayonnante et majestueuse, possédait un pouvoir exceptionnel : celui de créer la vie. Sa simple présence dégageait une énergie bienveillante et lumineuse, comme si la nature elle-même répondait à son appel. À ses côtés, le petit dragon ébène, plus sombre et mystérieux, portait en lui une magie à la fois fascinante et terrifiante. Il avait le pouvoir de récupérer la vie, un don redoutable, mais il maîtrisait également la magie du sang.
Alors que les dragons continuaient de les observer avec attention, quelque chose d'étrange se produisit. L'œuf, maintenant vide, commença à se fissurer à nouveau, mais cette fois, sans bruit ni éclat. Sous les yeux écarquillés des dragons, l'œuf originel se sépara en deux morceaux distincts, révélant non pas un, mais deux nouveaux œufs. Là où ils s'attendaient à un seul œuf, il y en avait désormais deux parfaitement formés, comme si la magie qui les avait façonnés avait décidé de diviser l'essence de la vie en deux entités séparées.
• Fauldur : "Ils sont le complément parfait." *Dit-il sans prendre en compte les œufs.*
• Vax : "Exactement. Mais ils sont encore trop jeunes pour comprendre et utiliser pleinement leurs pouvoirs. Nous devons les éduquer et les guider. Et tu vois ce que je vois Tridulia ? *Fixant les deux œufs intrigué*
• Tridulia : Oui, je vois. Pourquoi créer deux êtres à partir d'un seul œuf, puis donner deux œufs ? *Dit-elle en examinant les deux œufs se trouvant maintenant entre ses pattes.*
• Vax : Si seulement je savais pourquoi nos œufs se régénèrent... et quel est leur véritable rôle... *Dit-il en serrant les poings, n'acceptant pas d'ignorer des choses.*
• Tridulia : Vax. On l'apprendra un jour ou l'autre. Tout viens à point à qui sais attendre. *Dit-elle en posant une patte sur son épaule, après avoir posé les œufs au sol.*
Les dragons s'engagèrent à protéger et à éduquer les deux dragonnets, qu'ils finirent par nommer Niméria et Ivérion. Ils savaient que ces jeunes dragons, bien que nouvellement éclos, possédaient des pouvoirs incroyables, mais ces dons nécessiteraient du temps et une grande maîtrise pour se déployer pleinement. Les dragons, conscients de l'immense potentiel de ces petits, se promettaient de les guider avec sagesse.
Les années s'écoulèrent, et sous la tutelle attentive de leurs frères et sœurs, Niméria et Ivérion grandirent, apprenant patiemment à canaliser leurs capacités. Chaque jour, les dragons plus anciens partageaient avec eux leur connaissance des éléments, de la magie et des secrets de la création. Ils les formaient, non seulement à comprendre leurs pouvoirs, mais aussi à comprendre la responsabilité qu'ils portaient en tant que futurs créateurs de vie.
Pendant ce temps, les dragons continuaient à façonner le monde qu'ils avaient commencé à bâtir. Ils sculptaient les montagnes, creusaient les vallées et guidaient les océans. Tout en façonnant leur monde, ils veillaient à ce que Niméria et Ivérion suivent leur progression, apprenant les subtilités de la magie de création. Ils savaient qu'un jour, lorsque les deux jeunes dragons auraient atteint la pleine mesure de leur potentiel, ils seraient capables de compléter la création du monde en insufflant la vie de manière permanente, apportant ainsi l'harmonie que leurs aînés espéraient depuis si longtemps.
• Vax : "Notre monde est enfin presque complet. Grâce à vous tous.
Les dragons sourirent alors tous aux mots de Vax, fiers d'avoir accompli chacun leur mission.
Ils regardèrent leur création avec fierté. Ils avaient transformé un désert de terre et de roche en un paradis luxuriant, prêt à accueillir la vie. Ils savaient que leur travail n'était pas terminé, mais ils étaient prêts à affronter les défis à venir, unis par leur amour pour leur monde et pour les uns les autres.
An 1495.
Les années passèrent, et Niméria et Ivérion grandirent sous l'œil vigilant de leurs frères et sœurs. Leur formation fut rigoureuse, mais nécessaire. Niméria, pleine de vie, était toujours confiante et souriante, tandis qu'Ivérion la suivait comme un poussin, craintif et manquant de confiance en lui.
Un jour, alors que le soleil se couchait sur l'horizon de leur monde nouvellement créé, Vax convoqua une réunion.
• Vax : "Niméria, Ivérion, il est temps pour vous de comprendre votre véritable mission. Vous êtes les derniers nés, mais aussi les plus importants pour compléter notre monde."
• Niméria : "Qu'attends-tu de nous, Vax ?" *Demanda-t-elle, ses yeux dorés brillants d'anticipation.*
• Vax : "Votre tâche est de créer et de maintenir la vie. Niméria, tu as le pouvoir de créer la vie. Ivérion, tu as le pouvoir de récupérer et de préserver l'équilibre. Ensemble, vous pouvez façonner un monde vivant et harmonieux."
• Ivérion : "Mais comment devons-nous commencer ?" *Interroge a-t-il, un peu anxieux.*
• Tridulia : "Commencez par de petites créatures. Apprenez à comprendre les cycles de la vie et de la mort, à équilibrer la création et la récupération."
• Vax : "À l'origine, nous n'étions qu'une seule entité, un dragon ancien nommé Norran. Il ne savait pas vraiment d'où il venait ni comment il était né, mais un jour, il se retrouva seul, perdu au cœur de cette vaste galaxie. Avec son pouvoir, il aurait pu créer un monde entier à lui seul, mais ce n'était pas ce qu'il souhaitait. Il ne voulait pas porter ce fardeau seul, et il sentait que le travail serait bien trop lourd pour une seule âme."
Vax s'arrêta, ses yeux fixés dans le lointain, comme s'il revivait ces anciens souvenirs.
• Vax : "Alors, il prit une décision cruciale : il se divisa. Sept êtres naquirent de lui, chacun unique, avec sa propre génétique, sa propre essence, et surtout, sa propre magie. Sept dragons différents. Même si nous partageons la même origine, nos personnalités sont profondément distinctes. Je le sais grâce aux souvenirs et à la sagesse que j'ai hérités de Norran. Sa soif de découverte, son désir d'explorer, tout cela vit encore en moi." *Il fit une pause, son ton devenant plus sérieux et réfléchi.*
• Vax : "Norran nous a divisés pour que nous puissions accomplir chacun une tâche spécifique dans la création de ce monde. Il voulait que nous nous soutenions mutuellement, que nous apportions nos différentes perspectives pour façonner ce monde de manière plus subtile, plus complète. C'était son rêve : que chacun de nous apporte sa propre vision, sa propre magie, pour peaufiner chaque détail et créer quelque chose de véritablement grand."
Vax se tut, son regard toujours perdu dans ses pensées, comme s'il mesurait l'ampleur de l'héritage laissé par Norran.
Niméria écoutait avec fascination le récit de Vax, ses yeux brillants d'un mélange d'admiration et de curiosité. À ses côtés, Ivérion, plus réservé, commençait déjà à ressentir l'angoisse face aux immenses responsabilités qu'il allait devoir assumer.
• Niméria : "Je comprends mieux maintenant. Donc, je dois créer la vie, et mon frère Ivérion doit m'aider à récupérer les âmes quand leur temps sera venu, afin de maintenir l'équilibre ?" *Demanda-t-elle, son ton pensif trahissant l'ampleur de la tâche qu'elle commençait à saisir.*
• Vax : "Tu as tout à fait compris, Niméria. Vous deux êtes les clés pour éradiquer notre solitude et pour achever les finitions du plan de Norran. Sans vous, cet équilibre serait impossible à maintenir."
Niméria se tourna vers Ivérion, qui semblait de plus en plus anxieux. Il évitait son regard, ses pensées envahies par le doute. Avec une douceur bienveillante, Niméria posa sa patte sur celle de son frère, cherchant à apaiser son tourment intérieur.
• Niméria : "Nous allons réussir, Ivérion. Je serai toujours là pour t'aider. Je te le promets." *Dit-elle avec un sourire confiant, sans quitter son frère du regard, pleine de détermination.*
Ivérion, toujours gêné par l'ampleur de ce qui se profilait, détourna les yeux. Mais après un bref moment de silence, il acquiesça doucement de la tête, incapable de refuser le soutien de sa sœur. Niméria, satisfaite, lui adressa un sourire réconfortant avant de l'entraîner dehors. D'un geste vif et joueur, elle enroula sa queue caudale autour de lui et l'emmena avec elle hors de la caverne, à la découverte du monde qui les attendait.
Avec les conseils de Vax encore résonnant dans leur esprit, Niméria et Ivérion commencèrent leur travail. Sous les regards attentifs de leurs aînés, ils mirent en pratique leurs dons, façonnant de petites créatures, des insectes et des oiseaux, qui commencèrent à peupler les forêts et les plaines, insufflant la vie dans les coins les plus reculés de leur monde.
Les premiers jours furent difficiles. Niméria créait des formes de vie qui, malgré toute sa volonté, ne survivaient pas toujours longtemps. Certaines de ses créations étaient fragiles, tandis que d'autres manquaient d'équilibre. Cependant, Ivérion, avec une patience remarquable, utilisait son pouvoir pour recueillir ces énergies défaillantes. Ensemble, ils apprenaient des erreurs, Ivérion aidant sa sœur à comprendre les subtilités de la création tout en maîtrisant l'art délicat de récupérer les âmes de ces créatures éphémères.
• Niméria : "C'est plus difficile que je ne le pensais," *Avoua-t-elle un soir, alors qu'ils se reposaient au bord d'un lac. Les étoiles brillaient doucement au-dessus d'eux, mais son regard était voilé par la fatigue et l'inquiétude.*
• Ivérion : "Comme tu me l'as dit... Nous réussirons, il nous faut juste un peu de temps, Niméria." *Répondit-il, sa voix hésitante trahissant son manque de confiance. Il voulait la rassurer, mais il n'était toujours pas certain de leur réussite.*
Les mois passèrent, et avec eux, les créations de Niméria gagnèrent en robustesse. Des animaux de toutes sortes commencèrent à peupler leur monde, des créatures majestueuses et délicates, à la fois fortes et gracieuses. Ivérion, bien que réservé, jouait un rôle crucial dans cet équilibre. Il veillait à ce que les cycles naturels se maintiennent, évitant les déséquilibres qui auraient pu menacer leur fragile écosystème.
Cependant, un problème persista. Toutes les créatures que Niméria façonnait étaient bienveillantes, pures et douces. Un univers peuplé de bonté, certes, mais l'équilibre naturel nécessitait autre chose. Ivérion comprenait que sans opposé, sans ténèbres pour contraster la lumière, cet équilibre ne pourrait jamais être durable. Mais Niméria, par nature, était trop gentille pour créer des êtres maléfiques ou corrompus. Cela allait à l'encontre de tout ce qu'elle représentait.
Un soir, cette lutte intérieure commença à la tourmenter dans ses rêves. Alors qu'elle dormait près de son frère, elle se mit à trembler violemment, ses yeux fermés et son corps en proie à des spasmes. Des gouttes de sueur perlaient sur son front, et elle se tordait sur elle-même, visiblement en proie à un cauchemar terrifiant. Son pouvoir, trop instable, menaçait de la submerger, risquant même de la détruire de l'intérieur.
Ivérion, paniqué, se réveilla en sursaut. Voyant l'état de sa sœur empirer, il cria pour appeler Vax. Le grand dragon ne tarda pas à arriver, constatant immédiatement l'ampleur de la situation. L'inquiétude se lisait sur son visage.
• Ivérion : "Je ne comprends pas, Vax ! Elle a commencé à pousser des cris de douleur et à se tordre dans tous les sens..." *Sa voix tremblait de panique, incapable de détourner le regard de Niméria, totalement impuissant.*
Vax, bien que calme en apparence, comprenait parfaitement ce qui se passait. Il avait eu des doutes au début, mais l'état de Niméria confirmait désormais son hypothèse.
• Vax : "Nous n'avons plus le choix, Ivérion. Son pouvoir est en train de se retourner contre elle. Elle doit créer des créatures corrompues pour rétablir l'équilibre, mais elle s'y refuse inconsciemment. Tu dois entrer dans ses rêves et l'aider à affronter ce qu'elle craint. Pendant ce temps, je vais l'aider à libérer cette partie d'elle-même. Aide-moi à la porter dehors."
Avec une rapidité maîtrisée, Vax et Ivérion soulevèrent doucement Niméria, la transportant hors de la grotte. Ils la déposèrent un peu plus loin, à l'air libre, sous les étoiles scintillantes. Le vent soufflait légèrement, mais l'urgence de la situation laissait peu de place à l'admiration du paysage nocturne.
Ivérion s'allongea à côté de sa sœur, posant délicatement sa tête sur elle. Avec l'aide de Vax, il ferma les yeux et plongea dans son esprit, entrant dans le monde tourmenté de ses cauchemars. À l'intérieur de ce monde onirique, des créatures terrifiantes hantées par des formes sombres et imprécises attaquaient Niméria sans relâche. Ivérion, bien qu'anxieux, fit face. Il savait que pour sauver sa sœur, il devait la protéger ici, dans son esprit, et l'aider à accepter la part sombre de son pouvoir.
Pendant ce temps, Vax s'appliquait à guider Niméria dans l'utilisation de son pouvoir, l'aidant à puiser dans la part d'elle-même qu'elle avait jusqu'alors rejetée. Sous sa direction, des créatures sombres commencèrent à prendre forme autour d'elle. De gigantesques chauves-souris aux ailes effilées, des araignées colossales dont les pattes semblaient capables d'écraser des montagnes, des wyverns féroces crachant des flammes sombres, et des basilics dont le regard seul pouvait pétrifier n'importe quel être. Toutes ces créatures, nées de la partie corrompue de son pouvoir, semblaient animées d'une soif de destruction. Elles partirent aussitôt créées, cherchant à semer le chaos dans ce monde encore fragile, mais aucune d'entre elles n'osa défier les dragons divins, ressentant instinctivement la supériorité de leurs créateurs.
La nuit fut longue et éprouvante. Chaque vague de créatures créées exigeait un effort colossal de la part de Niméria, son pouvoir étant instable après avoir été si longtemps réprimé. Mais finalement, à l'aube, elle se retrouva saine et sauve, son pouvoir stabilisé, et l'équilibre restauré.
Ivérion, en revanche, avait payé le prix de son intervention dans le monde onirique de sa sœur. Exténué, il demeura endormi toute la journée suivante, plongé dans un profond sommeil réparateur. Son corps, allongé contre celui de Niméria, semblait paisible, mais son esprit avait été mis à rude épreuve.
Lorsque Niméria se réveilla doucement, encore désorientée par les événements de la veille, elle remarqua immédiatement Ivérion étendu sur elle, sa respiration régulière trahissant la fatigue extrême. Elle tourna alors un regard confus vers Vax, qui se tenait non loin, tout aussi épuisé par la nuit qu'ils venaient de traverser.
• Niméria : "Pourquoi Ivérion dort-il sur moi ?" *Demanda-t-elle à Vax, la voix encore endormie, mais teintée de perplexité.*
• Vax : "Il a passé la nuit à t'aider dans tes rêves, te protégeant des créatures qui te hantaient. Nous avons dû t'aider à libérer une part de toi que tu refusais de voir, en créant des êtres sombres pour rétablir l'équilibre."
Niméria fronça les sourcils, une vague de culpabilité l'envahissant alors qu'elle comprenait l'étendue de ce qui s'était passé. Elle réalisa qu'en rejetant sa part sombre, elle avait mis en péril non seulement elle-même, mais aussi tout ce qu'ils avaient créé. Elle se redressa doucement, évitant de réveiller Ivérion, et se tourna vers Vax avec une détermination nouvelle.
• Niméria : "Je me rends compte que j'ai été imprudente... Je vais m'entraîner à maîtriser cette part de moi, à créer des êtres sombres pour garder l'équilibre." *Dit-elle, sa voix désormais empreinte de sérieux et de résolution.*
Vax hocha la tête avec approbation. La planète, bien que couverte de créatures sans conscience propre, nécessitait désormais une étape supplémentaire. Ces êtres sombres ne pouvaient continuer à errer sans but, sans intelligence. Le prochain défi pour Niméria serait de leur insuffler la conscience, de leur donner un but, un destin.
• Vax : "Nous avons stabilisé la situation, mais ces créatures ne sont que des coquilles vides. Pour que notre monde prospère, tu dois apprendre à concevoir des êtres dotés d'intelligence." *Expliqua-t-il en s'approchant d'elle.* "La tâche est complexe, et elle te demandera patience et persévérance. Mais je suis convaincu que tu en es capable."
Niméria acquiesça, consciente de l'ampleur du défi qui l'attendait. Elle s'exerça alors à concevoir des êtres plus sophistiqués, tentant de donner vie à des créatures capables de penser par elles-mêmes. Chaque tentative lui demandait une concentration immense, et les premiers résultats furent loin d'être parfaits. Créer des formes de vie dotées d'intelligence s'avérait être une tâche ardue, mais Niméria n'était pas du genre à abandonner. Encouragée par Vax et portée par sa volonté de préserver l'équilibre, elle poursuivit son entraînement avec détermination.
Après des semaines d'entraînement acharné, Niméria, épuisée et désespérée, alla voir Vax. Son corps fatigué témoignait des efforts constants qu'elle avait fournis, mais ses créations restaient imparfaites, dépourvues de la véritable conscience qu'elle cherchait à leur donner.
• Niméria : "C'est si difficile... Comment puis-je leur donner une véritable conscience ?" *Dit-elle, à bout de souffle, ses épaules affaissées par la fatigue. Son regard, habituellement si lumineux, était voilé par le doute et l'épuisement.*
Elle n'en pouvait plus. Chaque tentative se soldait par un échec, et les créatures qu'elle façonnait restaient des êtres sans âme, des coquilles vides. Elle se sentait prisonnière de ses limites.
Vax, voyant la détresse de Niméria, s'approcha d'elle avec une douceur apaisante. Il posa une patte rassurante sur son épaule, son visage empreint de bienveillance.
• Vax : "Il faut du temps et de la patience, Niméria. Ne sois pas si dure avec toi-même. La création d'êtres conscients est une tâche des plus complexes, même pour nous. Commence par de petites choses, des détails simples. Imagine leur vie, leurs besoins, leurs émotions. Pense à ce qui les motiverait, à ce qui les ferait vibrer, comme nous le faisons." *Dit-il, son ton calme et réconfortant, accompagné d'un sourire doux.*
Il savait que l'âme des êtres vivants ne se créait pas en un jour. Il comprenait la frustration de Niméria, mais il savait aussi qu'elle possédait la force nécessaire pour réussir. Il fallait juste qu'elle accepte le processus, qu'elle se laisse le temps de comprendre chaque étape.
• Vax : "Regarde autour de toi. Chaque créature a une histoire, même les plus petites. Ce qui les anime, c'est la conscience que tu peux leur insuffler, mais tu dois d'abord comprendre ce qu'elles ressentent."
Niméria hocha lentement la tête, reprenant son souffle. Elle savait que Vax avait raison, mais l'idée de devoir encore progresser lentement la terrifiait. Cependant, un nouveau feu brûlait en elle. Elle n'abandonnerait pas. Sous les encouragements de Vax, elle trouverait la voie pour insuffler la vie véritable à ses créations.
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An 1267.
Les années s'écoulèrent, et après vingt-cinq ans d'entraînement rigoureux, Niméria réussit enfin à créer sa première race : celle des anges. Ces êtres, façonnés à l'image de leur créatrice, incarnaient la douceur et la protection. Leur grâce naturelle, ainsi que leur bienveillance innée, apportèrent lumière et sérénité au monde, répandant paix et harmonie partout où ils allaient. Leurs ailes majestueuses reflétaient la pureté de leur âme, et ils devinrent rapidement les gardiens du monde que Niméria et ses frères façonnaient.
Encouragée par ce premier succès, Niméria poursuivit son entraînement avec une détermination renouvelée. Grâce aux conseils avisés de Vax, qui l'aida à mieux comprendre les différentes personnalités, envies et besoins des créatures qu'elle souhaitait créer, elle réussit à concevoir d'autres races. Chaque nouvelle espèce était un reflet des idées qu'elle avait acquises : les elfes, élégants et sages, maîtres des forêts et des mystères anciens ; les orcs, robustes et déterminés, au cœur puissant et à la volonté inébranlable ; les humains, polyvalents et ingénieux, capables d'adaptation dans toutes les situations ; les harpies, libres et agiles, maîtresses des cieux ; et les sirènes, mystérieuses et envoûtantes, chantant des mélodies capables d'envoûter les océans.
Elle créa aussi des êtres plus petits et rusés, tels que les gobelins, malins et travailleurs, ainsi que des géants, puissants et imposants, dont la force était inégalée. Les démons, redoutables et rusés, naquirent également de sa magie, apportant un contraste entre lumière et ombre dans ce monde. Elle façonna également les onis, féroces et courageux, et les kitsunes, rusés et spirituels, gardiens des secrets et des illusions. Sans oublier les fées, espiègles et magiques, dont la légèreté et l'humour égayaient les recoins les plus sombres de la nature.
Cependant, certaines créatures virent le jour de manière imprévue, émergées plus tard à la suite de mutations génétiques. C'est ainsi que les vampires, êtres de la nuit, et les loups-garous, créatures mi-humaines mi-bêtes, firent leur apparition. Ces transformations spontanées ajoutèrent encore plus de diversité au monde.
Chaque être vivant dans ce vaste univers était une extension de Niméria, une partie de sa magie et de sa propre essence, insufflée dans la création. À travers eux, le monde prenait vie, portant en lui les traces du pouvoir de la dragonne, et chacun apportait une pièce à l'équilibre nécessaire pour que le monde prospère.
Quelques mois plus tard, après avoir insufflé la vie à toutes ces âmes, Niméria se sentit enfin capable de s'accorder un moment de repos bien mérité. Elle s'allongea sur l'herbe fraîche qui s'étendait devant la grotte, ses forces presque entièrement consumées par l'immense tâche qu'elle venait d'accomplir.
• Niméria : "Maintenant que les races sont créées, elles continueront elles-mêmes à se multiplier, à se développer. Mon rôle sera désormais de leur donner des âmes." *Murmura-t-elle, épuisée, allongée sur le sol, ses yeux se fermant doucement.*
Vax, amusé de la voir si exténuée, s'approcha, un sourire doux sur les lèvres : "Je suis fier de toi, Niméria. Tu as accompli quelque chose d'incroyable. Et n'oublie pas qu'Ivérion joue également un rôle immense dans ce processus. Peu à peu, la répartition des âmes se fera naturellement. Bientôt, tu n'auras plus besoin de les transmettre toi-même. Elles puiseront directement dans ton pouvoir, tout comme elles le feront pour Ivérion."
Il jeta un regard affectueux à Niméria, qui restait allongée, respirant profondément, se laissant apaiser par les paroles de Vax.
Le monde qu'ils avaient créé ensemble était désormais peuplé de nombreuses races, chacune dotée de pouvoirs hérités des six dragons. Ces pouvoirs variaient selon la personnalité, les liens et les désirs de chaque être. Par exemple, une femme passionnée par la nature serait naturellement plus connectée à la magie de Fauldur, liée aux plantes et aux forces de la terre. De la même manière, ceux qui avaient une affinité pour la mort et l'obscurité se tourneraient vers la magie du sang d'Ivérion, tandis que les bienveillants seraient attirés par la magie lumineuse de Niméria.
Les pouvoirs pouvaient également se transmettre de manière héréditaire ou évoluer en fonction des mutations génétiques et de l'environnement dans lequel les individus évoluaient. Par exemple, une personne bienveillante, initialement porteuse de la magie de Niméria, pouvait développer la magie d'Ivérion si elle était soumise à des conditions de vie difficiles, entourée de malveillance. Ainsi, de nouveaux pouvoirs uniques pouvaient naître, façonnés par le destin et l'environnement.
Il arrivait aussi que certains individus maîtrisent plusieurs magies, bien que cela affaiblisse souvent leur puissance individuelle, car l'énergie qu'ils devaient consacrer à chaque pouvoir se retrouvait fragmentée.
An 10 437.
La vie s'épanouissait peu à peu sur Mythérion. Chaque race construisait son propre royaume, reflet de ses caractéristiques et de sa culture. Chacune marquait la terre de son empreinte, formant un vaste réseau de civilisations qui s'étendait sur des milliers de kilomètres.
Les humains , curieux et ambitieux, avaient progressivement conquis une large partie du territoire, érigeant des villes aux maisons à pans de bois . Leurs villages se disséminaient dans les vallées, les plaines et aux abords des forêts. Partout où aucune autre espèce ne s'était encore installée, les humains plantaient leur bannière. Leurs châteaux, dressés sur les hauteurs, dominaient les terres environnantes, tandis que les marchés grouillaient d'activité. Leur architecture simple mais robuste témoignerait de leur besoin d'adaptation et de leur esprit ingénieux. En dépendant de leurs différentes colonies par des routes marchandes, ils avaient formé un réseau complexe qui s'étendait à travers tout Mythérion.
Les djinns, avaient construit une civilisation remarquable près des côtes. Leurs villes de grès, imprégnées d'une aura mystique, s'élevaient fièrement face à la mer. Les remparts dorés par le soleil protégeaient leurs cités, où l'architecture, à la fois complexe et élégante, faisait écho à leur maîtrise de la magie. Leur culture, baignée dans la magie et la connaissance, rayonnait dans toute la région, et les étrangers s'émerveillaient devant la magnificence de leurs temples et bibliothèques.
Plus au nord, les harpies réussissent à l'écart de tout autre peuple. Leur style nordique, proche de celui des vikings, se traduisait par des habitations de bois soutenues par d'énormes piliers, perchées sur les montagnes venteuses. Elles avaient choisi de se couper du monde, ne fréquentant jamais les autres civilisations, ce qui les rendait farouches et imprévisibles. Sauvages, elles étaient redoutées pour leur agressivité, et très peu osaient s'aventurer sur leur territoire. Leur isolement et leur nature farouche faisaient d'elles des êtres difficiles à approcher.
Dans les plaines verdoyantes, les hybrides humano-animaux avaient bâti leurs demeures souterraines. Leurs habitations, inspirées des terriers, se fondaient harmonieusement dans la nature. Ces maisons, étendues de végétation et de fleurs, reflétaient leur connexion profonde avec la terre. Pour eux, la terre n'était pas seulement une ressource, mais un sanctuaire à protéger. Leur mode de vie, simple mais raffiné, témoignait d'une paix intérieure rare, une qualité que beaucoup enviaient.
Les elfes , maîtres des forêts millénaires, avaient élevé leurs cités dans les arbres géants. Leur architecture raffinée se confondait avec la nature, les ponts de bois sculptés dépendant des grandes demeures dans les hauteurs des cimes. Leur civilisation, fondée sur la sagesse et la longévité, se distingue par une harmonie parfaite avec leur environnement. Les elfes, maîtres du savoir et de l'art, parviennent en communion avec la nature, faisant en sorte que chaque arbre, chaque brin d'herbe comme un être vivant à part entière.
Les kitsune et les oni s'étaient installés sur deux îles différentes, l'une à l'est, l'autre à l'ouest, reflétant chacune la nature de ses habitants. Les kitsune, sur leurs îles orientales, réussissent dans des bâtiments inspirés de l'architecture asiatique. Leurs palais, entourés de jardins sereins et de temples mystiques, baignaient dans une aura de paix et de sagesse. De l'autre côté, sur leurs îles occidentales, les oni avaient construit des forteresses plus imposantes, taillées dans la roche.
Dans les montagnes volcaniques, les nains avaient creusé leurs forteresses souterraines. Leur capitale, une merveille d'ingénierie, surplombait des mines d'une richesse incommensurable. Les nains, fiers forgerons et artisans, avaient fait de ces cavernes leur royaume, exploitant les métaux rares et les gemmes cachées dans les profondeurs de la terre. Les salles grandioses de leurs citadelles étaient éclairées par la lueur des flammes éternelles des forges, où les marteaux résonnaient jour et nuit.
Dans les eaux profondes, les sirènes apprennent à l'abri des regards humains. Leur cité aquatique, bâtie dans les abysses, était faite de corail, de perles et de pierres précieuses. Les tours cristallines de leur ville captaient la lumière des profondeurs, créant un spectacle éblouissant pour ceux qui avaient la chance de l'apercevoir. Les sirènes, mystérieuses et envoûtantes, régnaient sur les océans, gardant jalousement leurs secrets.
Dans les marécages lugubres, les gobelins avaient constitué une ville dangereuse et mal renommée. C'était un lieu de ruse et de trahison, où les étrangers perdaient souvent la vie. Ce marécage était aussi le centre du marché des esclaves, où les plus sombres transactions avaient lieu. Chasseurs de primes, bandits et mercenaires s'y retrouvaient, prêts à tout pour accumuler richesse et pouvoir. Très peu en ressortaient indemnes, et l'endroit était redouté par tous les peuples de Mythérion.
Sur les hautes montagnes, bien plus éloignées que celles des harpies, révèlent les géants. Ces créatures massives, préférant la solitude, se cachaient loin des autres civilisations. Leur mode de vie simple et rudimentaire contrastait avec leur taille imposante. Bien qu'ils ne cherchaient pas le conflit, leur présence inspirait souvent crainte et respect.
Les orcs, quant à eux, avaient choisi de vivre dans les déserts arides, se contentant d'un mode de vie plus modeste. Leurs huttes étaient faites de bois et de pierres locales, simples mais fonctionnelles. Ils menaient une vie paisible, loin des querelles et des ambitions des autres peuples. Les orcs, malgré leur apparence rustre, avaient une grande fierté dans leur simplicité.
Sous la terre, dans les profondeurs les plus sombres, les démons avaient été confinés par Vax, proche du cœur incandescent de la planète. Ce peuple, consommé par le chaos et la destruction, avait été jugé trop dangereux pour être laissé libre. Leur royaume souterrain, réchauffé par le magma, était un lieu de souffrance et de malheur, où ils rêvaient de conquêtes qui ne viendront jamais.
Les anges, quant à eux, étaient devenus les gardiens de la paix. Leur cité divine, établie dans le ciel, brillait d'une lumière éblouissante. Trois chefs guidaient ce peuple, et parmi eux, l'un se faisait appeler l'Ange suprême, un être dont la sagesse et la puissance étaient reconnus de tous.
Dans les forêts non habitées par les autres races, les dryades parviennent en symbiose avec la nature, veillant à la protection des arbres et des esprits de la forêt. Prêtes à se sacrifier pour leur environnement, elles incarnaient l'essence même de la vie végétale.
Enfin, à travers les âges, des races hybrides étaient apparues, fruits d'unions entre diverses espèces. Ces êtres, mélangeant les traits des différentes races, enrichissaient encore davantage la diversité de ce monde fascinant.
La vie florissait enfin, et le monde atteignait un équilibre harmonieux. Les peuples reconnaissaient la présence des divinités, et un total de 10 000 ans s'était écoulé depuis la naissance de Vax...
Cependant, un événement dramatique survint. Alors que tout semblait en équilibre dans le monde, Vax, qui ne montrait ni signe de fatigue ni de vieillissement, s'écroula subitement au sol en pleine forêt. Ce jour-là, il était accompagné de Hidvy pour aller faire une inspection du noyau terrestre, une tâche qu'ils effectuaient régulièrement pour s'assurer de la stabilité de leur création.
Le choc fut brutal et inattendu. Hidvy, d'abord incrédule, resta figée un instant, incapable de comprendre ce qui venait de se passer. Vax, toujours si fort et sûr de lui, gisait désormais inconscient à ses pieds. La panique l'envahit aussitôt, et sans perdre une seconde de plus, elle hurla à pleins poumons, appelant à l'aide.
• Hidvy : "Niméria ! Laxio ! Quelqu'un, venez vite !" *Sa voix tremblait d'une angoisse qu'elle ne parvenait pas à contrôler.*
Le cœur battant, Hidvy se pencha sur Vax, cherchant désespérément à comprendre ce qui avait pu lui arriver. Ses mains tremblantes tentèrent de le secouer, mais rien ne semblait le réveiller. L'atmosphère autour d'elle devenait de plus en plus oppressante.
Niméria et Laxio furent les premiers à arriver sur les lieux, leurs visages marqués par la même inquiétude. En voyant Vax étendu, immobile, Niméria sentit son cœur se serrer. Elle se précipita à ses côtés, son regard anxieux scrutant chaque détail, cherchant une explication. Laxio, lui aussi alarmé, essaya de garder son calme, bien que la situation lui échappait complètement.
• Niméria : "Que se passe-t-il, Hidvy ?!" *Ajouta-t-elle, haletante, encore essoufflée par sa course pour rejoindre sa soeur.*
• Laxio : "Pourquoi Vax est-il au sol ?!" *Exigez-t-il à son tour, observant la situation tout en se posant doucement sur le sol, ses ailes repliées avec précaution.*
Hidvy, toujours sous le choc, tente de reprendre son souffle avant de répondre. Ses mots sortaient par saccades, la panique encore visible sur son visage.
• Hidvy : "Je... je ne sais pas ! Nous parlions, et d'un coup, il s'est arrêté net, avant de s'écrouler..." *Dit-elle, sa voix tremblante.* "Niméria, regarde s'il te plaît, vois si tu peux le soigner !" *Poursuivit-elle, l'angoisse grandissante, consciente qu'ils se découvrent en pleine nature, un lieu où des mortels pouvaient les apercevoir à tout moment.*
Niméria s'avança rapidement, son regard scrutant Vax avec attention, à la recherche d'un indice. Elle posa une patte douce mais déterminée sur son frère, cherchant à ressentir son énergie, à comprendre ce qui lui était arrivé. Tridulia, Fauldur et Ivérion arrivèrent peu de temps après.
Tridulia affichait une profonde inquiétude, ses yeux passant d'un visage à l'autre, tandis que Fauldur restait stoïque, observant la scène sans laisser paraître la moindre émotion. Ivérion, lui, semblait confus, ses sourcils froncés, ne comprenant pas encore la gravité de la situation.
• Tridulia : "Que se passe-t-il ?" *Demanda-t-elle en regardant les autres un à un, cherchant des réponses dans leurs visages.*
Hidvy prit une profonde inspiration et expliqua la situation aux nouveaux arrivants, répétant comment Vax s'était écroulé sans raison apparente. Tridulia, en écoutant attentivement, commença à se calmer. Une idée germait déjà dans son esprit.
Tridulia possédait un don unique parmi ses frères et sœurs : elle ne perdait jamais les informations qu'elle accumulait. Grâce à sa magie de l'eau, elle pouvait sauvegarder chaque donnée, chaque souvenir. Tout ce qui contenait de l'eau devait pour elle un livre ouvert, révélant les envies, les besoins, et même les souvenirs des êtres vivants. En s'appuyant sur les connaissances qu'elle possédait, elle réalise soudain ce qui se passe.
Son regard se fit plus grave, et elle soupira profondément.
• Tridulia : "Ne vous inquiétez pas. Vax est en cours de réincarnation. Son âme va retourner à son œuf, et il renaîtra. Contrairement à Norran, nous ne sommes pas immortels. Nous devons nous réincarner pour ne pas souffrir de cette division. À son retour, Vax sera sans doute heureux de découvrir les raisons de pourquoi les œufs sont encore présents." *Dit-elle, sa voix plus calme, comme apaisée par cette révélation.*
• Hidvy : "Mais... mais il va être comme avant ?! Il ne va pas perdre ses souvenirs ou un truc comme ça ?!" *S'exclama Hidvy, toujours en proie à une panique palpable.*
• Tridulia : "Je n'en sais malheureusement pas plus, Hidvy..." *Répondit-elle, son regard se perdant dans le lointain, comme si elle réfléchissait à quelque chose de bien plus grand.*
Finalement, les paroles de Tridulia s'avérèrent justes. Quelques minutes plus tard, alors que les dragons discutaient encore de leurs inquiétudes, une lumière éblouissante émergea du corps de Vax. Cette boule lumineuse s'élève doucement dans les airs, laissant derrière elle une traînée éthérée avant de s'envoler en direction de la caverne. Les dragons observaient ce spectacle avec émerveillement, mais aussi avec une crainte silencieuse, sachant que leur tour viendrait un jour.
Soudain, Laxio redressa la tête, ses oreilles captant un bruit discret derrière lui. Il se retourne brusquement, cherchant l'origine du son, mais ne vit rien de particulier à première vue. Entendant alors ses compagnons prendre leur envol, il décide d'ignorer le bruit et les suivit rapidement. Pendant ce temps, Fauldur, imperturbable, souleva avec précaution le corps sans vie de Vax pour le ramener dans leur refuge.
Quelques jours plus tard, les dragons organisèrent une cérémonie sobre et émotive pour enterré Vax. Ils élèvent une belle pierre tombale en son honneur, gravée de symboles anciens et puissants, témoignant de sa grandeur. Cependant, les jours qui suivirent furent marqués par une angoisse grandissante. La tombe de Vax avait été profanée. Un animal ou quelqu'un avait déterré le corps, et ce dernier avait mystérieusement disparu.
Tridulia, perplexe, espérait d'abord que cela n'était que l'œuvre de charognards affamés, mais quelque chose clochait. Si des animaux avaient attaqué le corps, ils auraient laissé des restes, des os ou de la chaise. Pourtant, il n'y avait rien. Tout avait disparu sans laisser de trace. Face à cet énigme inquiétante, elle prend une décision claire.
• Tridulia : "Les prochaines dépouilles devront être incinérées. C'est trop dangereux de les enterrer ainsi."
Les dragons, désormais sur leurs gardes, prennent des mesures supplémentaires pour protéger leur domaine. Ils érigèrent une grande porte à l'entrée de leur refuge, une barrière imposante et magique destinée à empêcher toute personne mal intentionnée de pénétrer à l'intérieur et de mettre la main sur leurs précieux œufs. Ce qui était arrivé à Vax les laissait perplexes, et ils savaient que l'avenir réservait sans doute de nouveaux dangers.
An 10 547.
Tridulia reste près de l'œuf de Vax, veillant sur lui avec attention pendant de nombreuses années. Il fallut exactement cent ans, jour pour jour, pour que l'œuf se fissure enfin, mettant un terme aux longues inquiétudes de ses frères et sœurs. Lorsque la coquille éclata pour révéler le visage de Vax sous sa forme de bébé dragon, un souffle de dégagement parcourut les dragons. C'était la première fois qu'ils voyaient Vax ainsi, si petit, si vulnérable. Malgré cela, le simple fait de le voir en vie, ses yeux grands ouverts et curieux, apaisa leurs âmes tourmentées.
Vax, encore trop jeune pour parler ou comprendre pleinement son environnement, portait déjà en lui quelque chose d'exceptionnel. Vax possédait un don unique : il conservait immédiatement tous ses souvenirs, y compris ceux de Norran. Même sous cette forme infantile, il avait conscience de son existence passée, de son rôle et des secrets du monde. Ses frères et sœurs regardèrent ce petit être avec émerveillement, sachant que, malgré son apparence fragile, il était déjà porteur d'une sagesse ancienne.
An 10 550.
Vax dut supporter les attentions exagérées et le badinage de ses frères et sœurs dragons pendant plusieurs années, le temps que son langage lui revînt. Ils ne cessaient de le couvrir du regard, fascinés par sa bouille enfantine. Cependant, lorsque Vax retrouva enfin sa capacité à parler, il prit un ton agacé pour leur annoncer qu'il se souvenait très bien de tout ce qui s'était passé.
An 10 568.
Redevenu adulte quelque années plus tard, Vax réunit les dragons pour une réunion. Il a eu le temps, pendant sa longue jeunesse, de réfléchir profondément à la situation critique qui se profilait à l'horizon. Bien qu'il eût lui-même traversé l'épreuve de la réincarnation, il savait que chaque dragon vivrait cette expérience différemment. La réincarnation, bien que naturelle pour eux, représente un défi unique à chacun.
Cependant, une question pressante les préoccupa tous, une question qu'ils ne pourraient plus ignorer : qui protégerait les œufs, ces symboles de vie et d'équilibre, s'ils disparaîtront ultérieurement ? L'idée que ces œufs, source de toute création future, pourrait être vulnérable hanta chacun d'entre eux. Vax, avec son regard sage, posa cette interrogation sur la table, plongeant tous ses frères et sœurs dans une réflexion profonde sur leur propre existence et leur responsabilité envers le monde.
Vax, qui savait déjà la réponse, s'amusa de voir ses frères et sœurs réfléchir un instant. Se vengeant un peu des années de chouchoutage qu'ils lui avaient fait subir, il attendit encore un peu, profitant de leur perplexité, avant de leur donner la réponse.
• Vax : "Je pense qu'il serait sage de demander l'aide des habitants de notre planète. Peut-être peuvent-ils nous aider à protéger les œufs."
• Tridulia : *Intriguée* "Comment cela ? Il est vrai que cette idée m'a traversé l'esprit également... Mais pouvons-nous réellement faire confiance aux mortels ?" *Elle s'arrêta un instant, pensive, son regard plongé dans une réflexion intense. et repensant à l'histoire de la tombe profanée.*
Vax hocha la tête, pleinement conscient du risque que cela impliquait, mais une lueur d'inspiration brilla dans ses yeux.
• Vax : "J'ai une solution. Cela pourrait ne pas fonctionner, mais nous n'avons rien à perdre. Nous allons organiser des combats pour déterminer leur force, leur loyauté. Et pour cela, nous construirons un colisée. À travers cet événement, Niméria pourra juger de la pureté de leur cœur et de leur âme."
À l'entente du mot "combat", Fauldur se redressa brusquement, une étincelle d'excitation dans ses yeux. Il vivait pour les affrontements, et l'idée d'un tournoi remplissait déjà son esprit d'impatience.
• Fauldur : "Excellente idée !" *S'exclama-t-il, son énergie et sa voix trahissant son enthousiasme.*
Après de longues discussions et délibérations, les dragons prirent une décision commune. Ils acceptèrent de mettre cette idée en œuvre, mais à une condition essentielle : les volontaires devraient prouver leur force et leur dignité. Le colisée serait le théâtre de cet immense défi, un lieu sacré où un grand tournoi rassemblerait les champions de chaque peuple, tous prêts à combattre pour prouver leur valeur en tant que futurs gardiens des œufs sacrés.
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Voilà ! Le premier chapitre est terminé ! J'espère que cela vous a plu. Si vous avez des questions qui ne spoilent pas la suite, j'y répondrai volontiers. Désolé s'il y a quelques fautes, je débute dans l'écriture et c'est mon premier roman. ^^
Merci à vous tous d'avoir lu jusqu'au bout et on se retrouve pour les batailles du Colisée dans le deuxième chapitre : "Colisée"!
Je sais qu'il n'y a pas encore beaucoup d'informations sur Laxio, Fauldur et Hidvy, mais c'est normal. Cela viendra au fil du temps et chaque dragon aura son propre chapitre pour que vous puissiez apprendre à les connaître et choisir votre préféré !
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